Pour la 1ère fois depuis leur divorce fracassant au printemps 2011, l'entraîneur de Nice, Claude Puel, va retrouver Lyon et son président Jean-Michel Aulas cet après-midi au stade du Ray pour les 8èmes de finale de la Coupe de la Ligue.
Sur le terrain s'entend, car les trajectoires du technicien désormais niçois et de l'OL sont encore amenées à se croiser dans les prétoires (Lyon a déjà enlevé deux "manches" en référé). Notamment devant le conseil des prud'hommes de Lyon, appelé à statuer sur le fond le 14 février 2013 concernant le licenciement pour "faute grave" de l'entraîneur qui réclame 5,5 millions d'euros d'indemnités au titre du préjudice moral et des arriérés de salaire.
Un épilogue en vue somme toute classique (hors importance des indemnités) dans le football professionnel. La fin de l'aventure rhodanienne (3ème de L1 en 2009 et 2011, 2ème en 2010 avec une demi-finale de la Ligue des Champions) de l'ex-entraîneur de Monaco et Lille avait été plus chaotique et plus lancinante.
Banderoles réclamant sa démission match après match à Gerland ainsi que sur les ponts de la ville, hostilité mise en musique par des supporteurs lui reprochant la perte d'identité de jeu et la fin de la collection des titres entre Rhône et Saône, tags insultants et menaçants sur les murs d'enceinte de sa maison...
Fatalement interrogé sur la tonalité de ses retrouvailles avec le septuple champion de France, le Castrais, 51 ans, a recadré le sujet aux simples contours sportifs.
"Ce n'est pas un match entre l'OL et moi, mais juste un match entre Nice et Lyon. Un match de prestige pour une jeune équipe comme la nôtre, face à un gros morceau du championnat qui n'a pas joué à Marseille dimanche. Une aventure qui peut être fédératrice et fondatrice".
Saluer Aulas ? "Question qui ne se pose pas"
Pressé de dire s'il saluerait son ex-patron Jean-Michel Aulas dans les couloirs du Ray, il a coupé en souriant: "c'est une question qui ne se pose pas". Au cours de l'été, le patron de l'OL avait lancé quelques "scuds" contre celui qu'il avait embauché pour quatre ans en 2008, lui reprochant notamment d'avoir dégoûté Hugo Lloris (le capitaine des Bleus avait démenti) et d'avoir gaspillé l'argent du club (150 millions d'euros en dix-huit mois contre 400.000 pour le recrutement estival du GYM).
Claude Puel avait alors avancé un nouveau "pétage de plomb d'un président habitué à se défausser" puis avait répondu point par point par communiqué.
"Même si tout cela ne nous concerne pas, on se doit de faire un effort supplémentaire pour le coach", a plaidé Didier Digard, le capitaine niçois. "Devant l'OL, il s'agira avant tout de la qualification parce que la Coupe colle à la mentalité du club, qu'elle peut nous sortir du stress de la recherche des trois points. Mais on espère lui donner un peu de plaisir".
Le milieu de terrain azuréen, comme ses partenaires, ont découvert un entraîneur très éloigné du portrait de psychorigide ultra-défensif tracé à distance à partir des échos lyonnais.
En déficit de points (9 après 10 journées de L1) mais pas de jeu et de volonté d'aller de l'avant, le Nice version Puel (très rajeuni et profondément remanié) est loin d'avoir achevé sa mue, un apprentissage contrarié par une fâcheuse tendance à des absences de concentration pendant les matches.
L'entraîneur lyonnais, Rémi Garde, a d'ailleurs noté "un Nice intéressant dans le contenu même s'il n'avance pas trop du fait des nuls".
"Je suis avant tout avec mon club et mon club, aujourd'hui, c'est Nice", a conclu Puel. "Tout ce qui m'intéresse, c'est qu'on se qualifie".