En 2022, la course-poursuite qui s'était engagée entre la police et un camion frigorifique volé, à bord duquel se trouvait cinq clandestins, s'était terminée par la mort de l'un d'entre eux. Ce lundi, le tribunal correctionnel de Nice a jugé deux complices du chauffeur, ce dernier étant depuis décédé.
"Pour moi, il manquait le principal intéressé !" C'est en ces mots que Me Zia Oloumi résume l'audience correctionnelle qui s'est déroulée à Nice (Alpes-Maritimes) ce lundi 2 septembre.
L'avocat, qui défendait les intérêts de deux des étrangers transportés, fait référence au policier, auteur présumé du tir qui a provoqué la mort d'un des clandestins cette fameuse nuit du 14 au 15 juin 2022.
Cette nuit-là, à Sospel, la police de l'air et des frontières repère un camion frigorifique dont il apparaît qu'il a été volé à Nice. Le chauffeur, Zied, un passeur, prend des risques insensés sur les routes de l'arrière-pays pour échapper au contrôle, jusqu'au village de Cantaron.
Si l'action du policier n'a pas occasionné de poursuites, le tir ayant été jugé justifié, Zia Oloumi estime que, plutôt que de viser l'habitacle du camion, viser les roues aurait pu permettre d'éviter le pire.
Devant le tribunal correctionnel de Nice, les deux prévenus comparaissaient pour aide à l'entrée d'étrangers en situation irrégulière.
Zied, le passeur, est décédé quelques mois plus tard lors d'une autre course-poursuite, précisent nos confrères de Nice Matin.
Prison ferme
Autre aspect des choses, le peu d'égards faits à l'encontre des passagers transportés. "Moi, j'étais là pour rappeler que ces personnes existent", insiste Me Zia Oloumi. "Quand le camion va arrêter sa course, les autorités procèdent à l'interpellation de ces hommes pour les menotter et les placer en centre de rétention durant 4 jours, quelle est la valeur de l'être humain ?"
Et d'ajouter : "mes clients ont pris des risques, ils étaient là depuis 13 ans, en France et ils travaillaient en séjour régulier, en Italie".
Un droit de séjour non reconnu en France qui explique cette équipée au destin tragique.
Les deux complices du passeur ont été condamnés à, pour l'un, 2 ans de prison dont 18 mois avec sursis, et, pour l'autre, 2 ans de prison ferme.