Il y a 22 ans, le 17 novembre 1998, Jacques Médecin mourait en exil en Uruguay. Nous consacrons une série à la figure controversée de celui qui fut maire de Nice pendant près d'un quart de siècle. 4ème épisode : son retour en France où l'attendent les procès et la prison.
Après le succès et la gloire, la chute. Le temps où Jacques Médecin a cru pouvoir s'affranchir des règles et des lois est terminé.
Le 17 novembre 1994, l'ancien maire de Nice est extradé après avoir passé un an dans les geôles uruguayennes. Retour en France, devant le tribunal correctionnel de Grenoble au printemps 1995. Il y comparait entre autres pour l'affaire Serel, une entreprise de signalisation qui a versé à Jacques Médecin 4 millions de francs de pots-de-vin.
Scène étonnante : le détenu Jacques Médecin donne une conférence de presse depuis le box des prévenus, avant l'énoncé du jugement :
Je relis tout ce qui a été dit, écrit, publié, proclamé sur mon compte. Je suis saisi de vertiges, parce que je me dis qu’on est arrivé à faire de moi une espèce de monstre médiatique.
Le prévenu est interné au centre pénitentiaire de Saint Quentin Fallavier, en Isère. A Nice, les plus fidèles de ses amis politiques affichent leur soutien, comme Christian Estrosi :
Poursuivi pour détournement de fonds, recel d'abus de biens sociaux et corruption passive, Jacques Médecin est condamné dans l'affaire Serel. Il ressortira finalement libre de sa prison iséroise en septembre 1995, au terme de deux ans de détention.Il faut le réconforter, lui faire savoir que ses amis restent ses amis. En ce qui me concerne, je n’ai pas pour habitude de renier mes amitiés et plus que jamais, je lui conserve toute cette amitié.
Jusqu'au bout, les supporteurs de Jacques Médecin ont cru à un possible retour de l'ancien maire dans sa cité. Mais à sa sortie de prison, il choisira de nouveau l'exil en Urugay, à Punta del Este. Il ne reviendra à Nice que trois ans plus tard ... dans un cercueil.
Le prochain épisode de la série évoquera les hommes politiques entrés dans la carrière grâce à Jacques Médecin et le souvenir ambigu laissé dans la mémoire collective des Niçois.