Le maire de Nice a annoncé ce mardi 2 août qu'il avait obtenu, après 4 mois procédures, l'évacuation d'un campement sauvage situé sur le port de Nice. Christian Estrosi entend ainsi montrer à la fois sa détermination, mais aussi les limites de l'Etat, qui selon lui, n'assume pas ses responsabilités. Une annonce qui soulève l'inquiétude des associations, et des personnes installées là : elles n'ont nulle part où aller.
Le campement de la honte. Depuis plus d'un an, une dizaine de tentes sont installées sur le port de Nice.
Mais la honte ne revêt pas le même sens pour tout le monde. Pour ces résidents, des migrants en attente de régularisation pour la plupart originaires d'Afrique noire, la honte, c'est ce quotidien.
Le traitement qu'on nous a fait ici, c'est pas humain. C'est inhumain ! Parce que vous voyez la chaleur ?
C'est pas une vie en fait. On vit sans eau, pour manger c'est la galère...
Les associations de défense des droits de l'homme dénoncent depuis longtemps cette situation.
Pour David Nakache, président de l'association Tous citoyens !, La honte, c'est le traitement infligé aux personnes demandeuses d'asile :
"Le centre d'accueil pour demandeurs d'asile est plein à craquer en permanence à l'année et cela ne semble déranger personne ! Et quand les personnes pour survivre s'installent en tente loin des autres personnes et ne dérangent, personne on vient jouer des muscles, on vient jouer au shérif pour les déloger et avoir un discours sécuritaire."
Pour Christian Estrosi, le maire de Nice, la honte, ce sont les lourdeurs des rouages de l'Etat français, entre constats d'huissier, requêtes auprès du Tribunal administratif et négociations avec la préfecture des Alpes-Maritimes.
Il aura fallu quatre mois pour décider l'évacuation du campement illicite.
"Lorsqu'il y a une situation humanitaire qui est légitime, c'est de notre devoir d'y répondre. Après, reste à mesurer si elle est légitime. Si on ne décide pas de planter un camp sur la digue du port de Nice parce qu'on préfère la planter face à la mer que dans un autre lieu pour des raisons d'appréciation que je laisse à vos auditeurs..."
Les personnes sont installées au pied du mur de la digue du port :
L'évacuation du camp devrait avoir lieu dans les 48 heures.