La Cour de cassation a annulé la relaxe de Christian Estrosi, le maire de Nice, dans l’affaire de diffamation concernant un universitaire niçois venu en aide à des migrants.

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Dans les mois à venir, le maire de Nice, Christian Estrosi, devrait être à nouveau jugé par la Cour d'appel d'Aix-en-Provence dans l’affaire de diffamation envers un universitaire niçois qui avait aidé trois Érythréennes réfugiées en 2016.

Ce jugement à venir est la conséquence de la décision prise ce mardi 20 juin par la Cour de cassation : l’annulation de l’arrêt de la Cour d’appel d'Aix-en-Provence qui avait relaxé le maire de Nice.

Les propos de Christian Estrosi accusés d’être diffamatoires

"Je suis très satisfaite de cette décision. Nous allons replaider ce dossier devant la Cour d'appel d'Aix". 

Me Maeva Binimelis, avocate de M. Mannoni, universitaire niçois impliqué dans l’affaire, à l’AFP.

En 2016, M. Mannoni avait aidé trois Erythréennes réfugiés. Il les avait d’abord hébergés dans un centre de vacances français désaffecté puis les avait emmenés à la gare pour prendre un train en direction de Marseille. Jugé pour aide au séjour et au transport d'étrangers en situation irrégulière, l'universitaire avait été relaxé le 6 janvier 2017.

Une décision à l’époque critiquée par Christian Estrosi. Sur Facebook, le maire de Nice accusait l’universitaire niçois de "défie[r] la République", de favoriser "le travail des passeurs" et d’avoir "potentiellement mis en danger la sécurité des Français".

Un nouveau jugement à venir

Suite à ces propos, M. Mannoni avait porté plainte en diffamation. Ce dernier avait été condamné en première instance le 23 avril 2021 à 3 000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Nice.

Il avait ensuite été relaxé en janvier 2022 par la Cour d'appel d'Aix-en-Provence, mais M. Mannoni s’était pourvu en cassation pour annuler cette relaxe. C’est chose faite, avec la décision prise par la Cour de cassation ce mardi 20 juin.

"J'ai pris connaissance des termes de l'arrêt. A mon sens, la Cour de cassation sanctionne les motifs employés par la Cour d'appel. Nous sommes dans une matière dans laquelle ce qu'on lui reproche (à M. Estrosi, ndlr), à la lumière de l'actualité, c'est d'avoir eu raison trop tôt".

Me Gérard Baudoux, avocat de Christian Estrosi, à l'AFP.

Dans les mois à venir, Christian Estrosi devrait donc être à nouveau jugé par la Cour d'appel d'Aix-en-Provence.

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