L’extension de l’aéroport de Nice validée par la justice

Les opposants à l'extension de l'aéroport de Nice ont demandé au tribunal administratif mercredi 26 février, l'annulation du permis de construire délivré en janvier dernier par le préfet des Alpes-Maritimes. Ce vendredi 28 février, la décision a été rendue, le projet est finalement validé. 

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Le 8 janvier dernier, le préfet des Alpes-Maritimes a donné son accord pour construire une extension de l’aéroport de Nice, dans un arrêté rendu public.
Le permis de construire prévoit 25 000 m2 de surface de plancher supplémentaires, soit à terme 97.765 m² au total. Objectif : l'accueil de 18 millions de passagers à l'horizon 2022 (contre 13 millions actuellement).

Mais cette annonce avait fait grincer les opposants à ce projet, qui demandaient l’annulation du permis de construire, mercredi 26 février, au tribunal administratif. La bataille pour ou contre l'extension d'un terminal du troisième aéroport de France a opposé au tribunal administratif des associations dénonçant un "surtourisme" néfaste aux partisans du projet les accusant de "paranoïa écologique".

Ce vendredi 28 février, le projet a finalement rejeté le recours des associations. "La légalité de ce projet, doit être appréciée, en particulier, au regard des seules incidences directes ou indirectes (...) sur son environnement", a estimé le juge. 
 

Urgence écologique


"Notre maison est en feu, agrandir l'aéroport c'est y jeter du carburant", a plaidé Thierry Bitouzé pour ces associations de défense de l'environnement (Capre 06, France Nature Environnement Provence Alpes Côte d'Azur, FNE Alpes-Maritimes) et le Collectif Citoyen 06.
 

Thierry Bitouzé, s’est appuyé sur les projections du gestionnaire aéroportuaire niçois, pour calculer que les huit millions de passagers supplémentaires prévus d'ici 2030 équivalaient au nombre de voyageurs du projet abandonné de Notre-Dame-des-Landes près de Nantes et génèreraient 22.000 vols supplémentaires.

"Combien de morts et de malades en plus à cause de ces huit millions de passagers et de ces 22.000 vols supplémentaires ?", a-t-il interrogé, au moment où les émissions carbone du transport aérien font débat.

Face à l'urgence sanitaire et environnementale invoquée par les associations, les avocats de l'Etat et du concessionnaire aéroportuaire ont eux plaidé l'urgence à démarrer les travaux pour "un tout petit bâtiment" qu'ils ont chiffré à 75 millions d'euros et ont nié tout projet de troisième terminal.

Lutte politique


A l'approche des municipales, les adversaires du maire LR sortant Christian Estrosi se sont emparés du dossier, questionnant l'économie touristique de cette ville de la Côte d'Azur et ses répercussions, y compris sur le logement avec l'essor des meublés de tourisme au détriment des habitants permanents.

"Se projeter dans un agrandissement de l'aéroport au détriment du climat est une absurdité", a dénoncé le leader écologiste Yannick Jadot en déplacement à Nice pour soutenir la liste Nice Ecologique (EELV, Cop21, AEI, Génération Ecologie) dont le chef de file Jean-Marc Governatori s'est engagé à stopper le projet s'il était élu.

Pour la liste socialiste Nice au Coeur, "quatre millions de passagers supplémentaires à l'aéroport paraît déraisonnable, pour des questions de pollution et de desserte terrestre", indique Patrick Allemand, proposant de donner la priorité à la relance du rail. "Le Paris-Nice de nuit, c'est l'économie de trois navettes aériennes et un transport tout à fait acceptable... mais avec un changement de mentalité", dit-il.

A gauche des socialistes, la liste de rassemblement citoyen avec le Parti communiste et La france Insoumise, dit "trois fois non" à l'extension et plaide pour un référendum.

La position est plus nuancée du côté du challenger Rassemblement national de Christian Estrosi, l'ancien identitaire Philippe Vardon : "Si le projet consiste uniquement à étendre l'aérogare, il n'y a rien de scandaleux", explique sa colistière Odile Texier. "Mais augmenter le trafic aérien et faire peser tout le poids écologique sur Nice alors qu'un passager sur trois séjourne dans la ville, cela ne nous semble ni souhaitable ni équitable".

Dans un communiqué, l'aéroport de Nice salue quant à lui cette décision. Il précise, "Face à la croissance continue de son trafic passagers, générée par l’attractivité de de la Côte d’Azur autant que par les besoins en matière de mobilité des azuréens, l’aéroport avait anticipé le fait qu’il ne serait plus possible de garantir à court terme le maintien de conditions d’accueil satisfaisantes".
 
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