Petites charrettes, stands de commerce et autres bouquets de fleurs... Evelyne ne manque pas d'imagination pour enjoliver les crèches provençales. Cette ancienne vendeuse de chocolats s'est reconvertie en accessoiriste pour la crèche, afin de faire de sa passion son métier. Elle nous raconte.
La crèche provençale est une tradition dans la région qui remonte au XVIIe siècle. Si certains se contentent d'un simple trio de santons représentant le petit Jésus, Marie et Joseph, d'autres collectionnent les santons provençaux jusqu'à représenter tout un village.
Evelyne Amar fait partie des plus passionnés. Si passionnée, qu'elle en a fait son métier. Après de nombreuses années en chocolaterie, cette "Niçoise de cœur" a choisi une nouvelle voie professionnelle pour se diriger vers les travaux manuels.
"Chaque année, ma famille et mes amis admiraient ma crèche et les petits accessoires que je créais exprès pour, raconte-t-elle. Un jour, ils m'ont dit que je devrais les commercialiser !"
Il faut dire que la crèche d'Evelyne a de quoi impressionner. Elle mesure 7 mètres de long, sur 1,5 mètre de large... de quoi abriter plus de 500 santons provençaux ! "Elle part du port de Nice et va jusqu'en Camargue", décrit Evelyne.
Il y a quatre ans, elle a alors suivi le conseil de ses proches et a commencé à créer des choses de ses mains. Au départ, elle s'est consacrée aux bijoux et à des objets de décoration pour enfants, mais avec le temps, elle s'est spécialisée dans sa passion initiale : la crèche. C'est ainsi qu'est né son site Créaveline.
Elle crée des accessoires pour les santons. Cela va du stand de légumes, à la confiserie en passant par le bouquet de fleurs ou encore les charrettes remplies de lavande.
"Dès que je vois un santon qui me plaît, je lui imagine un accessoire"
En 2022, Evelyne et ses créations ont eu le droit à leur place dans un présentoir à la renommée foire aux santons de Mouans-Sartoux. Les accessoires d'Evelyne ont rencontré un tel succès que cette année, ses pièces sont présentées sur un bien plus grand stand. "Je suis très fière de voir que les autres santonniers - que j'admire - considèrent mon travail comme beau et détaillé", s'exclame-t-elle.
Elle-même ne se considère pas comme santonnière, "plutôt une accessoiriste", dit-elle. "Dès que je vois un santon qui me plaît, je lui imagine un accessoire", ajoute-t-elle.
Environ trois semaines sont nécessaires pour mettre au point le prototype. Evelyne construit ses pièces à partir de toutes sortes de matériaux : bois, pâte polymère, aluminium, cuir, résine, argile, corde... tout y passe pour que le travail soit réalisé le plus finement possible.
Après la construction du prototype, Evelyne fabrique des séries d'une dizaine de pièces (adaptés à des santons de 7 cm) et les vend autour d'une trentaine d'euros chacun.
Comme tout est fait à la main dans son atelier, elle peut parfois personnaliser certaines pièces. "Une personne m'a demandé de fabriquer un stand de crêpes pour sa tante en Bretagne", se souvient-elle. "C'est un bonheur de voir les gens heureux devant mes pièces", admet-elle.
Cette année, une pièce particulière a fait son entrée dans le catalogue d'Evelyne : le stand du Niçois. Tout y est : les couleurs de Nice, les aigles de la ville sur la nappe, le pan-bagnat, l'huile d'olive, la socca la tourte aux blettes et même la pissaladière !
Pour admirer ses pièces de vos propres yeux, rendez-vous à la foire des santons de Mouans-Sartoux ou bien à celle de Fréjus.