Plusieurs compagnies aériennes ont annoncé des mouvements de grève cet été. Les annulations risquent d'être nombreuses. L'aéroport de Nice Côte d'Azur pourrait voir son trafic touché.
Retards, vols annulés, files d'attente interminables… Les aéroports européens, débordés par la reprise du trafic post Covid19, s'attendent au pire cet été, en raison du manque de personnel et de plusieurs appels à la grève.
Une reprise rapide, combinée à un marché de l'emploi extrêmement tendu, provoquent beaucoup de problèmes dans tout l'écosystème de l'aviation (…) Nous rencontrons des difficultés dans certains aéroports, dans certains pays plus que d'autres.
Olivier Jankovec, directeur général du Conseil international des aéroports (ACI Europe)
L'aéroport Nice Côte d'Azur est le 3e aéroport le plus conséquent en France après Orly et Roissy Charles de Gaule. En 2019, le nombre de passagers étaient d'environ 15 millions.
Ces annulations massives auront des conséquences sur la gestion du trafic. "Nous ne sommes que des gestionnaires, mais notre rôle est d'anticiper ces mouvements pour garantir aux usagers la meilleure qualité de service. Ne pas fermer les restaurants s'il y a encore des passagers avec les retards ou aiguiller les passagers désemparés", précise l'aéroport Nice Côte d'Azur.
Des annulations à prévoir
EasyJet, Volotea, ou encore Ryanair ont déposé des préavis de grève. Christelle Auster, présidente du Syndicat national du personnel navigant commercial, qui représente les hôtesses et stewards de la plupart des compagnies aériennes, dénonce notamment "le mépris de la direction de Ryanair".
"Les grèves vont se répéter, nous allons continuer tout l'été s'il le faut", prévient-elle sur Franceinfo ce vendredi 24 juin. Ce Week end, la France, l'Espagne, la Belgique, l'Italie et le Portugal devraient être touchés. Le SNPNC demande "l'application du droit du travail et le paiement des heures supplémentaires".
A la 27e place en France, l'aéroport de Toulon-Hyères Sud fait partie de ces aéroports dopés par les compagnies Low cost, ces annulations pourraient donc perturber son trafic à l'approche de la saison estivale.
Le géant du transport aérien Lufthansa supprimera plus de 3.000 vols cet été en raison d'un manque de personnel, de grèves et du Covid-19, a-t-il indiqué ce jeudi. Sa filiale low-cost Eurowings avait également annoncé "plusieurs centaines de vols" en moins en juillet.
Ces pénuries de personnel concernent "surtout les aéroports, les services au sol, la sécurité aérienne et donc en conséquence aussi les compagnies", explique l'entreprise dans un communiqué transmis à l'AFP.
Sur Twitter, ces annonces font réagir :
En Grande-Bretagne, les aéroports sont fortement perturbés depuis des semaines, avec des files d'attente à rallonge et des annulations en série de la part des compagnies Easyjet, British Airways, Tui ou Wizz Air.
EasyJet est le 2e opérateur de l’aéroport de Nice Côte d’Azur avec 24% de parts de marché. Plusieurs destinations sont proposées : Faro, Séville, Ténérife et Tanger.
La lettre a été envoyée lundi 6 juin pour avertir la direction qui "donne l'impression de ne pas avoir saisi l'ampleur du problème", selon le président du Syndicat national des pilotes de lignes (SNPL), Arnaud Wiplier.
Après la crise du Covid-19, les compagnies aériennes sont contraintes d'annuler des vols par manque de personnel. Les mouvements de grève se multiplient dans le secteur en Europe pour dénoncer la dégradation des conditions de travail qui s'est accélérée depuis la pandémie.
Cet été, préparez-vous "à arriver plus tôt" à l'aéroport
Il est important de regarder au jour le jour les vols maintenus, et de communiquer avec les compagnies pour savoir à quel moment il faut arriver à l'aéroport. Avec le manque de personnel, il faut penser à se rendre plus tôt que d'habitude pour être certains d'avoir le temps de passer les formalités, en particulier s'il faut enregistrer des bagages. Les aéroports ont pris de nombreuses mesures, elles devraient produire leurs effets vers la mi-juillet.
"Des renforts en personnel arriveront, des installations et infrastructures seront reconfigurées. Ce sera serré, il y aura des disruptions, des temps d'attente plus importants, mais dans une vaste majorité des aéroports, le trafic s'écoulera, les gens ne rateront pas leur avion et, je l'espère, tout le monde pourra arriver à destination comme prévu", précise Olivier Jankovec, directeur général du Conseil international des aéroports (ACI Europe).
Des tarifs qui augmentent
Les compagnies aériennes sont en train d'augmenter partout leurs tarifs, les aéroports doivent faire face aux difficultés et pressions inflationnistes. Elles doivent payer leur carburant plus cher. Et bien sûr, l'inflation fait aussi augmenter le prix des matériaux, de 50 à 80%.
"L'Europe a fait le choix de voir les aéroports être gérés comme des entreprises de plein droit, et cela veut dire qu'ils sont financés par leurs utilisateurs, c'est-à-dire les compagnies aériennes et les passagers", ajoute Olivier Jankovec, directeur général du Conseil international des aéroports (ACI Europe).
Dernier bémol, l'Union européenne a mis en place un plan de relance de 750 milliards d'euros pour aider les secteurs les plus touchés par la crise, qui doivent décarboner. Mais ce plan, a complètement exclu
les aéroports européens.