Guerre en Ukraine. De jeunes réfugiés scolarisés à Nice : "la seule chose que nous voulons c'est qu'ils apprennent à vivre ensemble"

Après Kiev, Andrei et Valérie retrouvent l'école et "un peu de baume au coeur" à Nice. Ils viennent de commencer une nouvelle vie avec de nouveaux camarades de classe. Ils ont quitté l'Ukraine il y a quelques jours.

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Andrei, 7 ans, avait fait son cartable en début de semaine. Disons, qu'il est plutôt arrivé avec un sac plastique, pour ses quelques affaires d'écolier. "Des parents viennent de nous apporter un cartable pour lui", se réjouit la directrice de l'école, Marie Grimaldi.

Ce petit blondinet ukrainien qui a fui Kiev, commence une nouvelle scolarité à Nice. Sa voisine de classe, qui traduit les rares mots qu'il lui chuchote à l'oreille, s'appelle Dina.
Elle est russe, originaire de Tchétchénie.

Valérie, a elle 4 ans. Accompagnée de sa maman Olga et de sa "babouchka" (grand-mère, ndlr) Tanya est arrivée elle aussi à l'école primaire Ronchèse en plein centre ville de Nice, qui compte 427 élèves de la petite section au CM2.

Il y a trois jours seulement, elle aussi était à Kiev. Elle rejoint une classe de moyenne section.

Une nouvelle vie

"Beaucoup d'enfants meurent en Ukraine", a soupiré, en anglais, la mère d'Andrei, frêle jeune femme de 35 ans arrivée il y a dix jours à Nice, où vit déjà sa soeur depuis quelques années. Elle a laissé derrière elle son mari, qui l'a rassurée au téléphone, lui promettant qu'il était "en sécurité".

Assistante marketing à Kiev jusqu'au déclenchement de la guerre, elle assure que son fils a "accepté gentiment d'aller dans sa nouvelle école".

On a pas mal d'enfants qui parlent russe, Andrei et Valérie vont pouvoir se faire comprendre

explique l'institutrice Christel Ricci.

L'école publique Ronchèse possède le label d'école internationale russe, et une centaine d'enfants suivent entre 2 et 5 heures de cours par semaine dans la langue de Pouchkine.

"Silence - Be quiet - Tichina": dans les couloirs, même les indications sont en trois langues, français, anglais et russe.

Mais l'apprentissage restera compliqué pour les petits. "Andrei ne connaît que l'alphabet cyrillique", relève ainsi Alice Viale, son institutrice en CE1. Ce qui n'empêche pas le petit garçon de déchiffrer attentivement sur le cahier de sa voisine le texte que dicte lentement la maîtresse.

Arrivé mardi, Andrei a "débuté par un cours de russe, et nous l'avons assis à côté de Dina, qui est tchétchène", explique encore Mme Viale.
"Je lui parle en russe et il comprend bien", assure Dina qui lui demande, pour nous, comment il se sent : "Il dit : Je n'ai plus peur". Et ce qu'il aimait dans son pays avant de fuir ? "Le foot".

Le sujet de la guerre en Ukraine a-t-il été abordé en cours ?

"Non, on n'en a pas encore parlé en classe, répond l'institutrice. Il y a beaucoup de nationalités différentes dans l'école, et la seule chose que nous voulons c'est qu'ils apprennent à vivre ensemble".

A Cannes, le club de football vient de présenter sa nouvelle recrue : Makar, 9 ans, un jeune garçon originaire de Kiev arrivé depuis peu en France.

Nice a déjà accueilli, selon la mairie, près de 400 réfugiés ukrainiens depuis le début du conflit. Et le recteur d'académie, Richard Laganier, l'assure: "On accueillera tous les enfants, quel que soit leur nombre".

Avec AFP 

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