Chaque premier janvier, c'est désormais une habitude, le prix du tabac augmente, pouvant atteindre désormais les 13 euros. C'est deux fois moins cher en Italie. Compliqué pour les buralistes qui doivent aussi composer avec une autre concurrence, celle de la contrebande.
"Je crois que je vais arrêter de fumer" résume déconfit un client d'un bureau de tabac de Nice, constatant que son paquet de cigarettes vient d'augmenter de cinquante centimes, le portant à 13 €.
Alors c'est la résolution de beaucoup de fumeurs en découvrant la hausse du prix des cigarettes. "C'est beaucoup trop cher" lance avec un sourire crispé cette autre cliente.
Laëtitia Giacomello est gérante d'un bureau de tabac à Nice depuis moins d'un an. Le problème reste la proximité avec l'Italie où le tabac coûte moitié moins qu'en France : "Aujourd'hui, il y a un vrai besoin de développer d'autres produits pour justement attirer nos consommateurs dans nos points de vente sur d'autres choses comme la boisson, le vapotage, de développer une offre sur la papeterie pour capter le consommateur dans nos points de vente".
Prohibition
Pour la fédération des buralistes des Alpes-Maritimes, c'est l'avenir même de la profession qui est menacée : "on est en train de reproduire ce qui s'est passé aux États-Unis du temps de la prohibition" explique Claude Ferreri, son vice-président, "si on veut faire des réseaux de contrebande de cigarettes, c'est ainsi qu'il faut procéder !"
Selon Santé Publique France, c'est en région PACA qu'on fume le plus, un adulte sur trois le fait quotidiennement.
Pour mémoire, le tabac est à l'origine de 75 000 décès par an. Sa consommation avait baissé entre 2016 et 2019, avant de se stabiliser pendant la pandémie de Covid-19, la prévalence du tabagisme quotidien diminue à nouveau depuis 2021. Le coût du paquet de cigarettes n'y est sans doute pas étranger.