Le CIO sera en visite la semaine prochaine dans les Alpes françaises dans le cadre du dialogue ciblé visant l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques d'hiver de 2030. Il doit visiter les sites qui accueilleront ces olympiades, la station de ski d'Isola 2000 semble ne pas faire partie du programme.
Comme neige au soleil. L'espoir de voir se dérouler, sur les sommets azuréens, des épreuves olympiques à l'hiver 2030 semble fondre à mesure que le dialogue ciblé entre la France et le CIO avance.
À la fin du mois de novembre 2023, la surprise avait été de taille à l'annonce de l'instance internationale. Les Alpes françaises sont l'"hôte pressenti" pour cet évènement sportif, les JO d'hiver de 2030.
L'Hexagone est alors le seul dossier étudié. Exit Salt Lake City aux États-Unis, ou la candidature de la Suède et de la Suisse. Seule en lice, l'organisation répartie entre les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur paraît acquise.
Elle doit être officiellement attribuée cet été, en juillet, juste avant le début de Paris 2024.
4 pôles prévus pour les épreuves
Le dossier français pour les JOP 2030 - les Jeux olympiques et paralympiques - comporte quatre pôles de compétition, en Haute-Savoie, en Savoie, dans le Briançonnais et dans les Alpes-Maritimes.
Le président de la région Paca, Renaud Muselier, listait le 7 novembre dernier les sites de son territoire lors de la conférence de presse pour la candidature des JO 2030.
Hier, notre candidature des Alpes françaises pour les #JOP2030 recevait le soutien de @Ecologie_Centre, @uce_fr et des fédérations @PCF de la #RegionSud !
— Renaud Muselier (@RenaudMuselier) November 5, 2023
✅ Vos réflexions constructives sont entendues, nous travaillerons ensemble pour bâtir des jeux 100% verts et durables. pic.twitter.com/Hz6VTl9NPT
Après Nice, il se lance : "en montant un peu dans le même secteur, c'est Isola 2000, avec ski et snowboard cross". Le président Muselier vante ensuite les infrastructures de l'aéroport, de transport...
Tout est déjà organisé globalement, c'est assez facile, ou pas trop compliqué.
Renaud Muselier, président de la région PacaConférence de presse du 7 novembre
"Étudier en détail" les sites
Ce lundi 15 avril, une nouvelle venant des terres helvètes vient vraisemblablement contredire la présidence de la Région et l'enthousiasme affiché quelques mois plus tôt. Une dépêche de l'Agence France-Presse, écrite depuis Lausanne, où siège le Comité International Olympique, évoque la visite la semaine prochaine du CIO en France, "pour affiner les préparatifs des Jeux d'hiver 2030".
De la carte des sites aux aspects logistiques, en passant par les garanties politiques et financières, le soutien populaire ou l'impact environnemental, il s'agira "d'étudier en détail" ce projet allant de la frontière suisse à la Méditerranée, a expliqué lundi à la presse Jacqueline Barrett, directrice en charge des futurs hôtes des JO au sein de l'instance olympique.
L'heure est au grand oral et ce voyage évoque notamment "le snowboard et le ski acrobatique à Briançon et les sports de glace à Nice".
Isola 2000 définitivement à la trappe ?
La station de sports d'hiver du Mercantour, Isola 2000, devait se partager les épreuves de snowboard avec Briançon. Le ski freestyle (olympique et paralympique), le snowboard cross (olympique), par exemple, pour le pôle briançonnais. Le pôle Nice Côte d’Azur se voyait destiné le hockey sur glace (olympique et paralympique), le patinage artistique, le short track, le curling (olympique et paralympique), le ski et le snowboard cross (olympique).
Très rapidement, les rumeurs courent, glissent même. Moins d'une semaine après l'annonce de la candidature des Alpes françaises, fin novembre, Christophe Dubi, le directeur des Jeux au Comité international olympique, confie à l'Agence France-Presse, le besoin de concentrer les épreuves, et donc de retravailler les pôles.
Une volonté dictée par les contraintes environnementales et les critiques de collectifs ou d'associations qui sont vent debout contre l'évènement qu'ils jugent trop polluants, comme NO JO.
Contactée ce lundi 15 avril, la maire d'Isola 2000, Mylène Agnelli affirme ne pas avoir d'informations quant à la visite d'une délégation du Comité International Olympique la semaine prochaine. Les dernières nouvelles "officielles" qu'elle a eues la conforte dans l'idée que la station fait toujours partie du dialogue ciblé.
La Métropole Nice Côte d'Azur, que la rédaction de France 3 Côte d'Azur a contacté, n'a pas confirmé de visite sur place, à Isola 2000. Idem pour le CIO. Par l'intermédiaire de son service presse à Lausanne, il nous est confirmé qu'il y a bien un déplacement prévu sur les bords de la Méditerranée, à Nice, mais rien pour la station azuréenne.
Rien d'alarmant pour le Comité, car les visites sur place et les réflexions logistiques quant à l'organisation des épreuves font partie des discussions qui peuvent faire évoluer la carte des sites, y compris dans les années à venir.
"Toutes les épreuves de freestyle et de snowboard [...] sur le cluster de Briançon"
À la Fédération Française de Ski, le directeur technique national, Pierre Mignerey a confirmé à France 3 Côte d'Azur que les deux sites, dans le Briançonnais et dans les Alpes-Maritimes, sont bien conformes pour l'accueil de telles épreuves. Le dossier remis il y a quelques mois au CIO laisse lui peu de doute pour le DTN.
Toutes les épreuves de freestyle et de snowboard étaient sur le cluster de Briançon, avec Serre-Chevalier et Montgenèvre.
Pierre Mignerey, directeur technique national de la Fédération Française de Ski
"Depuis, nous, on n'a pas du tout d'informations qui nous disent autre chose que ce qui avait été dit dans le dossier", explique le DTN, en poste depuis octobre 2022. La décision finale n'est pas à la portée des fédérations nationales dans ce type de cas, explique Pierre Mignerey : "Nous, on fournit les athlètes en quelque sorte, mais on ne choisit pas le terrain de jeu".
Dans la délicate équation d'une organisation olympique, les inconnues restent encore nombreuses à six ans de cette édition hivernale des JO.
Indécis, le futur site de patinage de vitesse pourrait même utiliser une infrastructure à l'étranger ou une halle démontable comme aux JO-2026 de Milan, comme le précise l'AFP. Un lieu transfrontalier pourrait-il sortir du chapeau de l'organisateur ? Ce n'est pas à exclure.
Alors que la flamme olympique a entamé son chemin vers Paris ce 16 avril depuis Olympie, en Grèce, pour les olympiades de l'été prochain, l'étincelle qui avait laissé espérer à Isola 2000 un rêve aux cinq anneaux pourrait finalement être un lointain souvenir.