A cinq jours, du début des Jeux olympiques de Pékin, la compétition prend une saveur bien particulière cette année. En Chine, les autorités ont décidé de créer une "bulle sanitaire" pour lutter contre le Covid 19.
En Chine, les autorités ont mis en place une politique "0 Covid", depuis plusieurs semaines. Pas question de relâcher les mesures sanitaires, avec l'arrivée des Jeux olympiques qui se dérouleront du 4 au 20 février.
Les athlètes et leurs équipes, qui arrivent sur le territoire chinois, doivent se plier à certaines exigences. Et ces contraintes, peuvent occasionner du stress à la veille de cette compétition.
Plusieurs tests à effectuer
Aux abords du village olympique, la bulle sanitaire est en place, hermétique, fermée et hautement surveillée. Mais les contrôles pour endiguer l'épidémie, ont commencé bien avant l'arrivée des participants sur le sol chinois. Avant leur départ, ils ont dû se plier à une batterie de tests.
La procédure pour pouvoir accéder aux jeux est compliquée. On a fait un test PCR 96 heures avant de prendre l'avion, puis un autre 72 heures avant dans un laboratoire validé par la Chine et ensuite un antigénique juste avant d'embarquer
témoigne Christophe Saioni, entraineur de ski Alpin pour les Jeux Olympiques.
Une fois arrivés à Pékin, les athlètes et le personnel encadrant ont du effectuer un nouveau test.
Pour le skieur niçois Matthieu Bailet, la situation est assez particulière, mais le sportif tente de rester positif :
Ce sont mes premiers Jeux olympiques, donc j'essaye de faire abstraction de ça et de performer malgré le contexte,
Matthieu Bailet
Il s'en amuse d'ailleurs sur les réseaux sociaux : "Bien arrivé à Pékin après quelques heures de vol et... 250 000 contrôles !"
Des panneaux, indiquant les mesures sanitaires à respecter sont présents quasiment partout sur le village olympique avec des mentions comme "ne parlez pas entre vous", ou bien "gardez votre masque".
"Une quarantaine forcée"
Certains membres du personnel qui voyageaient avec les joueurs ont été testés positifs à l'arrivée. Christophe Saioni, cas contact de son voisin d'avion a été placé directement en quarantaine, "tous mes déplacements sont contrôlés, je suis testé deux fois par jour et je dois prendre mes repas dans ma chambre", précise-t-il.
Les PCR chinois seraient ultra-sensibles et capables de détecter le moindre fragment de virus, même mort ! Les participants peuvent être ainsi négatifs au départ mais pas forcément à l'arrivée...
Damien Desprat (chef de mission déployé sur site par Monaco ) a vite pris la température du système rigoureux et intransigeant mis en place par les organisateurs.
Parti la semaine dernière, il est le premier ressortissant de la Principauté à être arrivé à Pékin. Il raconte :
J'ai été mis en isolement dans une pièce avec une épaisse double cloison de séparation. J’étais seul. De temps en temps, quelqu’un venait me demander si je voulais boire quelque chose.
Depuis samedi 29 janvier, le skieur monégasque Arnaud Alessandria est lui aussi arrivé en Chine.
On peut le voir sur cette photo, en train de réaliser un test PCR à l'aéroport :
Tous les participants doivent également avoir réalisé leur troisième dose de vaccin pour être autorisés à rejoindre la compétition et la neige de culture :
Un pays de "cosmonautes"
"L'impression d'être arrivé sur une autre planète", c'est ce qui ressort des témoignages.
Les membres du personnel encadrant les jeux à Pékin sont tous vêtus d'une combinaison intégrale de sécurité de la tête aux pieds.
Gants, masque FFP2 et visière sont aussi au rendez-vous. "Une bande de couleur sur le haut de la visière permet de distinguer les volontaires, les assistants, les surveillants, etc… Certains sont chargés de désinfecter en permanence les lieux", précise Damien Desprat.
Aucun spectateur
Pris en main dès l’aéroport, les participants suivent une voie olympique mise en place pour l'occasion, dans des véhicules bien identifiés.
À l’intérieur de la bulle, où les entraînements ont commencé : port du masque obligatoire et contrôles de température, grâce à des systèmes de caméras thermiques.
Il y a des contrôles a tous les points, tout est barricadé. On ne peut pas sortir. Les quartiers sont fermés. Il n’y a personne dans les rues. C'est une ambiance vraiment très particulière, contraignante et parfois pesante.
Christophe Saioni, entraîneur de ski Alpin
Il ajoute : "L’expérience des jeux, c’est magique. L’envie de gagner, c’est ce qui représente le mieux nos sportifs. Sportivement, si on n'a pas trop de vent, ça va être fantastique, le parcours est incroyable. On a des créneaux d'entraînement de 1h 30 à 2 h par jour. J’espère juste qu’on passera à travers ce mic mac logistique."
Pour les repas, chacun doit s'alimenter dans une sorte de box dédiée pour l'occasion, comme ici sur cette photo :
Pendant les Jeux, seuls les athlètes, organisateurs et volontaires pourront être à l’intérieur de cette zone. Il n’y aura aucun spectateur dans la bulle.
“L’actuelle situation épidémiologique est très grave. Il faut réaliser aussi vite que possible la sûreté de nos concitoyens, celle des Jeux olympiques et celle de la capitale”, a rappelé Cai Qi, le secrétaire général du Parti communiste de la ville de Pékin, dans une conférence de presse le 21 janvier.
Cette année, les athlètes n'auront aucun contact avec le monde extérieur. A Pékin, les Jeux olympiques d'hiver se dérouleront bel et bien sous cloche.
Malgré la bulle imposée, une centaine de participants a déjà été testée positive la semaine passée.