C'est ce 21 mars la Journée mondiale de la trisomie 21. 50 000 personnes en France sont porteuses de cette anomalie génétique. A Villefranche-sur-Mer dans les Alpes-Maritimes, Tanguy 32 ans en est lui même porteur mais cela ne l'empêche pas de travailler au sein de la cantine d'une école depuis 9 ans. Rencontre.
Casquette de protection sur les cheveux, blouse immaculée, Tanguy Drevet est un employé consciencieux et appliqué. Ses gestes sont posés, précis.
Depuis 9 ans, il met largement la main à la pâte dans les coulisses de cette cantine de Villefranche-sur-Mer dans les Alpes-Maritimes. Chaque jour, il y gagne en confiance et en prérogatives.
Je me sent investi. Je suis vraiment très content de le faire car maintenant je me projette dans l'avenir pour travailler en primaire.
Tanguy Drevet.
"Quand j'étais à l'école, j'ai connu des moqueries... Un manque de respect, il faut que les regards changent'... Avoue avec émotion Tanguy.
Préparer, charger, décharger les camions, dans un temps limité... Tanguy participe à la mise en place des repas, sous l'œil bienveillant de son responsable.
Tanguy a commencé par faire un stage pour savoir s'il allait aimer cela. Il est très agréable comme collègue et avec le enfants aussi. Toujours prêt à rendre service.
Thierry Ramozzi, responsable de la restauration scolaire
C'est lui aussi qui accueille les enfants quand l'heure du repas a sonné. Attentionné, il rappelle les règles : "lavez-vous bien le mains avent de manger !"
Tanguy connaît tous les écoliers par leur prénom. C'est aussi lui qui assure ensuite le service. "Grâce à mon chef et son adjoints, ils me portent... Quand ils me font des remarques, parfois sévères... Il faut avoir ce cadre qui vous porte au plus haut !" salue Tanguy entre deux services.
L'emploi des personnes handicapées
Partout en France, la fédération trisomie 21 milite pour que l'emploi soit accessible aux personnes porteuses de ce handicap avec des résultats positifs et leur permettre d'avoir comme pour Tanguy une réelle autonomie.
Il existe une Convention internationale sur les Droits des personnes handicapées. Elle stipule que :
- Les pays doivent s’assurer que les personnes handicapées peuvent mener une vie saine et indépendante autant que possible. Ils fournissent de l’aide en santé, travail, éducation et services sociaux.
- Les pays doivent s’assurer que les personnes handicapées ne sont pas exploitées ou forcées à travailler sans être payées.
- Le personnel doit être formé à faire du bon travail.
- Les personnes handicapées ont le droit de travailler comme tout le monde, de choisir leur travail et de gagner leur vie.
- Les pays doivent en faire plus pour que les personnes handicapées ont un travail.
Les personnes trisomiques sont souvent perçues comme dépendantes et non autonomes, voire incapables de travailler. Pourtant, les personnes porteuses de trisomie 21 peuvent se révéler être un atout pour l’exécution de certaines tâches. Tanguy en est un bel exemple.
En 2020, 75% des personnes qui travaillaient en milieu ordinaire comme lui, étaient accompagnées par une association, un éducateur libéral ou un dispositif spécifique.
