Les premiers essais du 1er Grand Prix de Russie de Formule 1 à Sotchi se sont disputés avec dans le stand Marussia une monoplace immobile, celle de Jules Bianchi. Toute la journée, partout dans le paddock, il n'a été question que du pilote niçois, grièvement blessé dimanche dernier à Suzuka.
Toute la journée, partout dans le paddock, il n'a été question que du pilote français. Quand Marussia a décidé de ne pas le remplacer. Quand la plupart des pilotes ont baissé la visière pour reprendre le fil de leur carrière de pilote. Quand les patrons d'écurie ont montré qu'ils étaient aussi bouleversés que leurs pilotes, lors d'une conférence de presse bourrée d'émotion.
"Jules est non seulement un pilote exceptionnel, c'est une personne exceptionnelle",
a dit Graeme Lowdon, le pdg de l'écurie anglo-russe (ex-Virgin), qui remplace tout le week-end son Team Principal John Booth, resté à Yokkaichi au chevet de Bianchi.
Un autocollant pour Jules
Vendredi à Sotchi, la plupart des pilotes ont roulé avec sur leur casque un autocollant "Tous avec Jules #17". 17, c'est le numéro de course de la Marussia de Bianchi, posée dans le stand Marussia, toute la journée, comme si le temps s'était arrêté. Et comme si Jules Bianchi allait tranquillement monter dedans, avec son sourire habituel,pour prendre part à cette journée d'essais, puis aux qualifications samedi de son 35e GP de F1."Forza Jules"
"Ce week-end, je cours pour Jules, pas pour Ferrari", disait Fernando Alonso jeudi. Comme par hasard, il a été le premier sur la piste flambant neuve de Sotchi, vendredi matin, avec sur la carrosserie de sa Ferrari un "#ForzaJules" bien visible. Le double champion du monde espagnol, très proche de Jules avec qui il fait souvent du vélo du côté de Maranello, a signé le 4e temps du matin, puis le 3e chrono de l'après-midi. Comme ses collègues de travail, il avait la tête ailleurs, mais il a fait le métier.Philippe Bianchi: "Jules se bat"
Dans une interview accordée à nos confrères de Nice-Matin, Philippe Bianchi, le père de Jules, donne des nouvelles du pilote."Jules se bat comme il s'est toujours battu. Comme en course. Il est fort. Il a 25 ans. C'est un athlète".
Le communiqué publié mardi par l'équipe Marussia reste valable. Il n'y a pas de changement notable. Tout le monde sait qu'il est dans une phase critique. Pour un traumatisme de ce genre, les dix premiers jours sont souvent difficiles, cruciaux. Compte tenu de la gravité de son cas, dans l'état actuel des choses, impossible d'en dire plus", ajoute Philippe Bianchi, qui a été rejoint au chevet de son fils au Japon par ses deux autres enfants.