Habitué à vendre des affiches représentant les villes de la Côte d'Azur et de France, l'artiste Eric Garence vend maintenant aussi ses œuvres sous forme de NFT (jeton numérique unique), dans un centre commercial des Alpes-Maritimes.
Le dernier projet de l'artiste Eric Garence s'adresse aux amateurs de NFT mais aussi et surtout à ceux qui n'y comprennent pas grand-chose.
À 42 ans, le créateur des affiches représentant les villes de la Côte d'Azur se met à la page. Les NFT, ces fichiers numériques qui s'achètent sur internet, font parler d'eux, parfois sous forme de débats, depuis leur création en 2017.
À quoi ça sert d'acheter un fichier numérique ?
Eric Garence répond à ceux qui se posent cette question par la mise en vente de NFT dans la boutique Capsule du centre commercial Cap 3000.
Dans ce concept store, il propose une collection de douze affiches qu'il appelle "totem".
Pourquoi des NFT ?
Eric Garence avoue réfléchir à un projet en lien avec les NFT depuis qu'ils sont apparus. "Mes œuvres sont déjà numériques" explique-t-il, "je les fabrique sur une tablette graphique".
Je viens de La-Colle-sur-Loup, sur la Côte d'Azur, le village d'Yves Klein. Cet artiste était surnommé le maître de l’immatériel en opposition à Arman, maître du matériel. Klein peignait le bleu du ciel par exemple. Et je me suis toujours demandé ce qu'il ferait des NFT s'il était encore vivant.
Eric Garence, artiste
Eric Garence travaille en collaboration notamment avec sa ville d'origine, la maison Le Nôtre, Fragonard, Nivea ou encore Labello mais surtout, depuis trois ans, avec la boutique Capsul à Cap 3000.
"C'est un concept store qui donne la chance aux jeunes entreprises numériques azuréennes d’avoir un lieu de vente physique", détaille l'artiste.
Quant au choix des NFT à mettre en vente, "je me suis mis à la place de Madame tout le monde en me demandant à quoi pouvait ressembler un NFT s'il était physique. Il est donc à la fois technologique et authentique mais surtout original : il faut la signature de l'artiste". Dans le concept store Capsule l'idée est donc de venir choisir son NFT et de repartir avec.
149 euros le NFT
Pour que le concept soit simple, Eric Garence a décidé de n'employer aucun mot technique. "Sur le mur il y a un petit tuto", raconte-t-il. L'artiste y explique qu'un NFT est un fichier numérique unique et que l'objet lié à ce fichier est un totem.
Neuf totems sont exposés à tour de rôle sur une collection de douze affiches en tout représentant les villes de Paris, Nice, Saint-Tropez ou encore La Colle-sur-Loup. Le prix est unique : 149 euros. Il comprend un NFT et un totem physique que l'on peut accrocher sur un mur.
La personne choisit son totem comme le port de Nice par exemple ou la chaise bleue, rentre chez elle, créer son portefeuille de NFT en ligne et m'envoie son identifiant ainsi que la preuve d'achat pour que je puisse lui envoyer.
Eric Garence, artiste
À titre comparatif, une affiche classique, matérielle, coûte 24 ou 35 euros selon le format. Les NFT sont donc plus chers, mais ils sont uniques.
À quoi ça sert ?
Au total, Eric Garence propose dix NFT par Totem (tous numérotés) soit dix fois la même affiche seulement. Celle-ci devient donc rare et aucune autre édition n'est prévue.
"C'est un accès direct à l'artiste", analyse Eric Garence. Et de reprendre : "une fois que le NFT est chez vous, sur votre portefeuille dématérialisé, vous en faites ce que vous voulez. Vous pouvez le vendre, au prix que vous voulez. C'est comme une action !"
Voici un exemple de totem en vente à Cap 3000 :
Face aux clients dubitatifs, celui qui a fait une école de commerce avant de se lancer dans l'art en 2015 explique : "le NFT est un fichier numérique unique, qui certifie l’authenticité et la provenance d’une œuvre. Il est signé par moi, il y a une traçabilité". "Je prends le contre-pied pour que les gens comprennent ce qu’est le NFT et puissent repartir avec" développe-t-il.
Success story
Ce projet convainc déjà la communauté de l'artiste. Suivi par plus de 10 000 internautes sur Instagram, Eric Garence a déjà vendu chaque totem au moins une fois depuis le lancement de ce concept le 12 mai dernier. "J'ai vendu trois chaises bleues par exemple, et la mairie de La-colle-sur-Loup nous a acheté toute la collection représentant cette ville". Le soir même du lancement, "on en avait vendu cinq en deux heures aux professionnels et particuliers qui me suivent".
L'achat d'NFT dans une boutique physique est une première en France.
Eric Garence pense déjà à proposer l'expérience à d'autres artistes. Une discussion est en cours pour que le street artiste César Malfi vende lui aussi sa propre collection de NFT chez Capsule.
À noter : Cap 3000 vient d'être élu meilleur centre commercial du monde.