Depuis 2019, le lieu de "dépose-minute", dit "Kiss and Fly" est devenu payant à l’aéroport Nice Côte d’Azur. Les usagers, privés et professionnels, apprécient différemment le dispositif selon les moments et la conjoncture. Les weekend et soirs de fêtes de fin d'année, ont vu de gros bouchons. Explications.
Au départ l’intention avancée est louable : fluidifier le trafic au moment de déposer famille, amis ou clients qui prennent l’avion.
A l’arrivée, le système dit de "dépose-minute" ou "Kiss and Fly" de l'aéroport de Nice Côte d'Azur connaît des difficultés qui génèrent la grogne des accompagnateurs en voiture.
Le principe est simple : la facturation de tout arrêt de plus de 5 minutes au moment de la dépose des voyageurs. Au-delà, le paiement tombe chaque quart d’heure.
En pratique, le chauffeur prend un ticket à l’entrée du couloir routier de la dépose, laisse les passagers et leurs bagages devant les portes du terminal et poursuit son chemin jusqu’à la borne de sortie quelques dizaines de mètres plus loin, au bout de l’allée du "Kiss and Fly".
Pour Éric Millet, chef au département mobilité et stationnement à l’aéroport Nice Côte d’Azur, le dispositif a fait ses preuves : « 96% des personnes qui passent par cette dépose minute le font gratuitement. Seuls 4% des véhicules dépassent les délais de franchise.
Le procédé nous permet d’éviter le squat des voitures.
Éric Millet.
Mais alors que se passe-t-il pour que la grogne à ce sujet se répercute sur les réseaux sociaux ?
« Prenez vos dispositions ! » avertit le syndicat des chauffeurs de taxis sur Twitter notamment.
« Armez-vous de patience » poste un professionnel de la route.
Éric Millet insiste sur le fait qu’il n’y a pas de lien de cause à effets entre la facturation qui a fait ses preuves en matière de fluidité et la saturation des voiries : « Le Covid a changé la donne. Il y a des pointes de trafic depuis le transfert des vols du Terminal 1 au Terminal 2. Nous avons identifié une augmentation du trafic aérien de 20% par rapport à 2019. De facto, les vendredi et dimanche, en fin d’après-midi et en début de soirée, il y a une augmentation du trafic routier sur l’aéroport. »
Que s’est-il passé le 31 décembre ?
Le soir de la saint Sylvestre, la situation s'est même aggravée. Dans la journée, le secteur était plus que saturé.
« Quelque chose que nous n’avions pas anticipé, précise Éric Millet. Entre 15h et 16h30 la pharmacie de l’aéroport, qui est ouverte quasi non-stop, a été prise d’assaut, ce vendredi de fête, pour obtenir des tests antigéniques avant le réveillon. Une centaine de personnes attendait devant le Terminal 2 pour aller dans l’officine. Le flot des voitures a été brutalement très important".
Retour de vacances compliqué aussi le dimanche 2 janvier...
"Il s’agissait alors des retours de fin de vacances scolaires. Là, nous avons opéré certaines actions pour gérer l’affluence et désengorger au maximum mais bon…" précise Éric Millet.
Tamaz Mouradyan est chauffeur privé. Pour lui, la mise en place d’une borne de paiement au niveau de la dépose minute est une bonne chose car les voitures qui stationnaient au "Kiss and Fly" ne le font plus désormais : « c’est vrai que les gens qui payent à la barrière, à la sortie du toboggan ralentissent le trafic mais, le problème c’est les deux seules voies de circulation le long du fleuve.
Selon lui, "les particuliers qui prennent la voie de droite le long du fleuve, celle qui mène aux parkings et au passage pour les professionnels et qui au dernier moment, se rabattent sur la voie de gauche qui va à la dépose minute.
Évidemment, les autres ne les laissent pas facilement passer et ça bloque vite les deux voies. "Heureusement, parfois quand il y a trop de monde et que ça coince vraiment ils ouvrent les barrières de sortie du Kiss and Fly.»
Ouverture de barrière opportune
Cette ouverture de barrière opportune, Éric Millet ne la commente pas, mais il insiste sur les mesures mises en œuvre : « On anticipe les périodes de pointe en mettant des agents de service supplémentaires sur la voirie. De plus, par exemple, on a mis en place une franchise de 15 minutes au parking P5, le plus près du Terminal 2, pour faciliter et désengorger ceux qui veulent aller au Kiss and Fly comme une espèce de seconde dépose minute provisoire. On l’a installée pendant toute la période des vacances scolaires.»
Depuis que le Terminal 1 est fermé, les services de l’aéroport gèrent comme ils le peuvent les heures de pointe.
« Si tout se passe bien au démarrage de la saison d’été, soit le dernier week-end de mars, il est prévu de rouvrir le T1. Cela facilitera les choses...», précise confiant Aymeric Staub, chargé de communication à l’aéroport.
Sinon, tramway, bus et et cars longue distance desservent aussi le deuxième aéroport de France en terme de fréquentation !