Les sénateurs ont adopté à l'unanimité la proposition de loi devant mettre sur pied des larges réseaux de transport dans dix métropoles en France, sur le modèle du RER francilien. Nice et Aix-Marseille font partie des métropoles à l'étude. Les sénateurs de tous bords pointent du doigt l'absence d'un projet de financement sérieux.
La loi devant permettre de développer dix projets de "services express régionaux métropolitains" (SERM) a été adoptée au Sénat lundi 18 décembre. Ce service, inspiré du RER en Île-de-France, doit permettre d'ici à dix ans de créer un réseau de transport reliant plusieurs métropoles de France à leurs périphéries par des lignes ferroviaires et des bus.
Très consensuel, le texte a été adopté à l'unanimité.
Le projet concernera "une dizaine de métropoles d'abord, plus dans les années qui viennent", a rappelé le ministre des Transports. Nice et Aix-Marseille font partie des métropoles à l'étude.
"Il s'agit de donner accès à ces millions de Français qui (...) sont dans les périphéries et dépendant de la voiture individuelle, d'avoir accès à ces solutions de transport collectif et décarboné", selon les mots de Clément Beaune, ministre des Transports, à la tribune du Sénat. "Un coup d'accélérateur entre les périphéries et les centres-villes", résume Franck Dhersin, sénateur (Horizons) du Nord.
Un plan de financement incomplet
Des sénateurs socialistes à ceux du parti Les Républicains, en passant par les sénateurs Horizons, l'insuffisance du plan de financement du gouvernement pour les SERM a été pointée du doigt. "L'ensemble des acteurs, à commencer par les collectivités, crient au manque de financement", a déploré Olivier Jacquin, sénateur (PS) de Meurthe-et-Moselle.
Je crois que la question du financement n'est pas traitée avec sérieux.
Franck Dhersin, sénateur (Horizons) du Nord
765 millions ont été débloqués par le gouvernement pour développer les SERM. Une somme qui devrait "permettre tout au plus de financer quelques études", a regretté Didier Mandelli, sénateur (LR) de Vendée. "Nous sommes loin du compte", a lancé le parlementaire.
À titre de comparaison, le réseau de transport d'Île-de-France dispose d'un budget de fonctionnement proche des 10 milliards par an.
162 millions débloqués pour la PACA
En Provence-Alpes-Côte d'Azur, 162 millions d'euros vont être débloqués pour financer des études de préfiguration et les premiers travaux des dessertes ferroviaires d'Aix-Marseille, Toulon, Nice et de l'agglomération d'Avignon.
100 milliards d'investissements dans les transports jusqu'en 2040 ont été promis en février par la Première ministre, Elisabeth Borne, dont une part reviendra aux SERM. Si les sommes nécessaires pour mettre sur pied plusieurs réseaux métropolitains sont colossales, l'État ne se prononce pas encore précisément la part qui sera accordée aux collectivités.