La ville de Nice l'a annoncé ce jeudi 8 février, le commissaire Rabah Souchi est nommé directeur adjoint de la police municipale alors que la décision de justice dans l'affaire Legay n'est pas encore rendue. Il doit prendre ses fonctions ce lundi 12 février.
L'annonce de cette nomination, un mois jour pour jour avant le délibéré de l'affaire Legay, a de quoi surprendre. Rabah Souchi a été jugé en janvier à Lyon pour avoir ordonné la charge contre les manifestants "gilets jaunes", en 2019, sur la place Garibaldi à Nice (Alpes-Maritimes).
L'avenir professionnel du commissaire est désormais scellé. Son sort judiciaire, lui, reste dans l'attente jusqu'au 8 mars 2024.
La police municipale lui tend les bras
Après avoir quitté la police nationale dernièrement, il sera à partir du 12 février prochain, directeur adjoint de la police municipale de Nice.
Six mois de sursis ont été requis contre l'ancien commissaire de police nationale.
Un syndicat de police municipale s'insurge
Cédric Michel, président du syndicat de défense est vent debout contre cette nomination :" Je suis très étonné qu’il ait pu être recruté avant le délibéré dans l’affaire Legay. Être directeur de la police municipale astreint aux mêmes conditions d’honorabilité de commissaire de Police Nationale."
Il annonce mettre en place une procédure dès lundi pour avoir accès à tous les documents relevant de son recrutement, pour déférer la mairie de Nice devant le tribunal administratif s’il y avait un point litigieux.
C’est particulièrement scandaleux de la part de la mairie de Nice et de monsieur Estrosi qui se vente de défendre les policiers municipaux, mais ne nomme pas de directeur issue de la police municipale.
Cédric Michel, président du syndicat de défense de la police municipale.
Nous ne faisons pas de politique fiction. Nous attendons sereinement la décision. Nous verrons à ce moment-là. Les faits qui lui sont reprochés ne concernent pas la Police Municipale de Nice.
La réponse de la Ville de Nice ce 8 février
L'affaire Legay dans les mémoires
Il y a 5 ans, lors d'un rassemblement de "gilets jaunes" interdit à Nice le 23 mars 2019, Geneviève Legay, militante d'Attac, a été violemment renversée par un policier lors d'une charge ordonnée par le commissaire divisionnaire Rabah Souchi.
Les images de Geneviève Legay, 73 ans, inanimée à terre et le visage ensanglanté, avaient suscité une vague d'indignation et de sympathie envers la retraitée. Une séquence sur laquelle elle était revenue dans un reportage de France 3 Côte d'Azur.
Les autorités sont soupçonnées d'avoir cherché à étouffer l'affaire, le procureur de Nice ayant, dans un premier temps, nié tout contact entre la militante et les forces de l'ordre.