En finale du Mondial U20 contre l'Uruguay, ce samedi soir en Turquie, l'attaquant de l'OGC Nice Alexy Bosetti espère écrire l'une des plus belles pages du foot français.
Au bout du fil, sa voix ne traduit aucun stress. À quelques heures de disputer à Istanbul la finale de la Coupe du monde U20 face à l’Uruguay (20 h, sur TMC et Eurosport), Alexy Bosetti apprécie ce moment unique. Hier, en fin d’après-midi, le joueur de l’OGC Nice avait déjà glissé dans son sac un drapeau aux couleurs de la Populaire Sud par peur d’un oubli. En cas de sacre suprême, il pourra, alors, se l’accrocher sur le dos, sous les yeux de ses parents et de sa petite sœur qui ont fait le déplacement en Turquie.
Dans quel état d’esprit êtes-vous avant de disputer cette finale de Coupe du monde ?
Franchement, on est bien. On ne réalise pas forcément qu’on est en passe, peut-être, de réaliser quelque chose d’exceptionnel. Je sens le groupe décontracté. Il n’y a pas de pression mais plutôt de la sérénité. On ne craint pas cette équipe d’Uruguay. Si on développe notre jeu, ça va le faire.
L’Uruguay, un adversaire coriace tout de même...
Les Sud-Américains, on connaît. Ils vont vouloir nous faire disjoncter. Ils savent très bien qu’on est au-dessus techniquement. Ils vont nous attendre, ne rien lâcher et procéder par contre. Devant, ils vont très vite, à l’instar de l’attaquant de la Roma (Nicolas Lopez) et Rolan de Bordeaux.
Êtes-vous d’accord si on vous dit que vous aviez un boulevard pour atteindre cette finale ?
C’est sûr que le tableau nous a été favorable. Tout le monde pensait qu’il y allait avoir d’un côté un Colombie-Espagne et de l’autre un France-Portugal en demi-finales. Mais on n’a pas demandé à ces formations de se faire éliminer (il rigole). En huitième, on a sorti la Turquie, chez elle, dans une ambiance chaude, il fallait le faire. L’Ouzbékistan était certes plus faible mais le Ghana, en demi, c’était du costaud.
Ce titre de champion du monde, c’est un rêve ?
Ça resterait à vie. Même si je ne joue pas beaucoup, je vis un grand moment. Pour la première fois de son histoire la France atteint la finale. Depuis un an et demi, je vis un truc de fou. J’ai remporté la Gambardella avec Nice, ce qui n’était jamais arrivé au club, on s’est qualifié pour l’Europe, une première depuis quinze ans, alors si je gagne la Coupe du monde, il y aurait de quoi être fier, non ? Aucun Niçois ne l’a fait, à part Barachet au handball. En foot, je serai le seul… Je n’y aurais jamais cru. Que le rêve continue.
Seul hic, votre statut de remplaçant. Comment le vivez-vous ?
Ce n’est pas facile. Le coach change rarement son onze. Je ne suis pas sûr d’entrer pour la finale. Or, je relativise. Il y a tout de même des joueurs de classe qui évoluent à mon poste. Thauvin a été élu meilleur espoir de Ligue 1, Sanogo joue à Arsenal et il y a également Bahebeck. C’est du costaud. Et puis, je n’oublie pas que je suis l’un des derniers à être arrivé en sélection. Je ferai toujours partie de cette aventure.