Alors que le Hamas s'apprête à libérer un nouveau groupe d'otages, Jocelyne Goldapper a peu d'espoir qu'Eitan, son petit-fils, en fasse partie. Cette grand-mère niçoise est partie rejoindre sa fille en Israël. Elle a accepté de nous raconter son calvaire.
Malgré l'inquiétude et l'effroi qui ne la quittent plus, malgré l'ascenseur émotionnel et l'attente provoquée par une libération des otages au compte-gouttes, Jocelyne Goldapper n'a pas abandonné son sourire ni sa voie douce.
Pourtant, depuis le 7 octobre dernier, la vie de cette grand-mère niçoise a basculé dans l'horreur. Elle n'a plus qu'une seule obsession : la libération de son petit-fils, Eitan, un franco-israélien de 12 ans, enlevé le 7 octobre dernier avec son père, lors de l'attaque terroriste du Hamas en Israël.
Alors, quand son téléphone a sonné ce vendredi 24 novembre, premier jour de trêve et de libération d'otages, ce fut une déception immense :
"C'est le consulat français qui m’a téléphoné, en me disant qu'Eitan ne faisait pas partie de cette première liste et que le président Macron avait travaillé toute la nuit pour que les Français soient libérés, en particulier les enfants"
Jocelyne Goldapper, grand-mère niçoise d'un jeune otage franco-israélien
Jocelyne Goldapper avait pourtant bon espoir que des otages français soient libérés :
" Je me demande pourquoi les Français ne sont pas sur les listes, alors que la France entretient des relations avec le Qatar et qu’elle a toujours eu une position pro-Palestine (...) J'espère que le Hamas et le Qatar ne se moquent pas du gouvernement français"
La grand-mère d'Eitan nous raconte que sa famille vivait à Nir Oz, près de la bande de Gaza, dans un kibboutz où la plupart des habitants étaient des militants pour la paix, et où les enfants n'avaient aucune conscience des tensions entre les deux peuples.
Alors au lendemain de la libération des premiers otages, elle n'a pas compris pourquoi aussi peu d'enfants avaient été rendus à leur famille.
"J'ai été abasourdie qu'il y ait autant de vieilles personnes et si peu d'enfants. Je pensais que c'était les enfants d'abord, et après les personnes âgées, qui ont leur vie derrière elles, qui ont déjà vécu. Je pensais qu'il y avait une priorité humanitaire pour les enfants"
Jocelyne Goldapper, grand-mère niçoise d'un jeune otage franco-israélien
Pour surmonter cette terrible épreuve, pour la première fois de sa vie, Jocelyne Goldapper prend des médicaments pour calmer son angoisse et dormir :
"J'essaie de me déconnecter de l'obsession de mon petit-fils sous terre, dans des tunnels, sans lumière, sans pouvoir bouger, s'amuser, sans savoir s'il a encore des parents vivants. J'essaie de m'en sortir avec des médicaments qu'on ne lui donne peut-être pas à lui"
Jocelyne Goldapper, grand-mère niçoise d'un jeune otage franco-israélien
Pour tenir, elle s'accroche à la promesse des représentants de l'État français, de faire tout leur possible pour libérer son petit-fils : "je crois qu'ils sont sincères et qu’ils font tout leur possible, et comme ils m’ont dit eux-mêmes, c’est le Hamas qui commande la liste (...). J'espère qu’ils vont réussir".