Le petit Emiliano âgé de 2 ans était mort étranglé entre les barreaux d'une barrière dans la cour d'une crèche de Nice en 2011: 3 à 5 mois de prison avec sursis ont été requis à l'encontre de trois puéricultrices.
Les parents inconsolables sont venus au tribunal correctionnel de Nice demander "la vérité pour Emiliano" à la justice, qui rendra sa décision le 24 octobre prochain.
"En tant que parents c'est dur de se dire +qu'est-ce que notre enfant à vécu pendant au moins cinq minutes+", a souligné la mère, qui avait immédiatement déménagé à Nantes après le drame survenu le 23 novembre 2011.
Un expert a déterminé que l'enfant s'était asphyxié rapidement en bloquant sa tête entre deux barreaux horizontaux de la barrière de protection. Cinq minutes sans oxygène suffisent pour une mort cérébrale chez un enfant ou des séquelles irrémédiables.
La présidente du tribunal a évoqué d'emblée "une affaire délicate, douloureuse et difficile".
Le procureur qui a requis les peines de prison avec sursis, a estimé que les auxiliaires de puériculture n'ont pas exercé le jour du drame "une surveillance effective du garçonnet", attiré comme d'autres enfants vers une barrière qui entourait un sapin de Noël joliment décoré.
"Il n'y avait personne à cet endroit très convoité" au moment de la mort de l'enfant, a-t-il insisté.
L'avocat des puéricultrices a souligné que le personnel ne pouvait se douter que la barrière de sécurité constituait "un danger". "Faut-il une tête de coupable?", s'est-il interrogé, en évoquant "la culpabilité morale" qui mine le personnel de la crèche.
L'avocat de la famille a pour sa part mis en avant des "défaillances d'une gravité exceptionnelle" du personnel, dont la vue était par exemple bouchée par un palmier.
"Les parents ont confié leur enfant à des professionnels, leur confiance a été trahie", a-t-il martelé.
Les 3 puéricultrices de la crèche privée, ainsi que l'entité qui la chapeaute, l'Association oeuvre des crèches de Nice, doivent répondre du chef d'homicide involontaire.