Profiter des concerts, même lorsqu'on est malentendant ou sourd, c'est possible ! La ville de Nice expérimente pour la première fois un "gilet vibrant". Une dizaine de personnes pourront en bénéficier jusqu'au 19 juillet durant le festival de Jazz.
Coup d'envoi pour équiper de gilets vibrants, les sourds et les malentendants, dans les concerts de la ville de Nice !
Du 15 au 19 juillet, à l'occasion de l'édition 2022 du festival de jazz, les organisateurs et la municipalité ont testé un nouveau dispositif : un gilet connecté, vibrant qui traduit la musique en pulsations. Une façon de rendre plus inclusives les programmations culturelles et ainsi inciter les personnes en situation de handicap, "à participer en toute cohésion à la pluralité des activités musicales proposées", a expliqué la mairie de Nice.
Si le test est concluant, nous en équiperons les salles de concert de la ville !
Jacques Dejeandile, conseiller municipal délégué au handicap et à l'accessibilité
Durant le festival, trois personnes sourdes et malentendantes sont invitées à assister chaque soir aux concerts, accompagnées du dispositif. Ces gilets ont déjà fait leurs preuves dans d'autres événements musicaux dont le Hellfest et Solidays.
Comme dans cette vidéo, au zénith d'Amiens (Somme). Parmi les 4 700 spectateurs venus voir et entendre Jean-Baptiste Guégan, sosie vocal de Johnny Hallyday, cinq personnes sourdes et malentendantes assistent à leur tout premier concert. "C'est vraiment positif. Avec les vibrations, je sens le rythme", précise Nicolas Blimond, un des utilisateurs du gilet :
Ils utilisent un procédé audio-tactile adapté afin de rendre inclusive une programmation musicale. Un boîtier de contrôle avec un algorithme traduit la musique en vibrations et la transmet au corps par plusieurs points de contact. Ce qui permet de ressentir les montées, les descentes, l’harmonie des basses.
"Lorsque ma sœur est devenue sourde d'une oreille, ça a été le déclic"
A l'occasion du festival de Jazz, les gilets ont été prêtés par la marque "Timmpi", qui commercialise depuis 2013 ce type de produit. Au départ, les gilets étaient utilisés par des professionnels de la musique, pour ressentir de façon tactile les pulsations d'un morceau ou à destination des joueurs de jeux vidéo pour des parties plus immersives.
C'est par la suite, qu'ils ont été déclinés pour les personnes en situation de handicap.
"Lorsque ma sœur est devenue sourde d'une oreille, ça a été le déclic", explique Jérôme Battaglia l'un des co-fondateurs. Aujourd'hui, plusieurs structures européennes sont équipées par ce dispositif. Le co-fondateur ajoute : Je suis originaire de Nice, c'est une fierté d'équiper le festival de Jazz !"
Il faut compter 6 000 euros pour cinq gilets, les batteries et les récepteurs nécessaires aux gilets connectés.
D'autres handicaps pourraient en bénéficier
L'entreprise travaille pour démocratiser ce processus à d'autres troubles et handicaps. Le lien entre le trouble du spectre de l’autisme (TSA) et la musique est établi depuis la première description de l’autisme, il y a plus de 70 ans. À l’époque, on disait que près de la moitié des enfants atteints de ce trouble avaient l’«oreille absolue».
Plusieurs études scientifiques, corroborent le lien entre la musique et l'autisme. Ainsi, ces gilets pourraient être développés par le fabricant pour accompagner ces publics et leur permettre de ressentir la musique autrement.
Autre point clef à améliorer : le gilet ne permet pas de retraduire les hautes fréquences.