Le quotidien régional Nice-Matin a engagé les démarches pour mettre fin à son statut de coopérative en vue de son rachat en totalité par l'homme d'affaires Xavier Niel, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.
"L'assemblée générale des actionnaires a entériné à une large majorité le principe de la modification de la SCIC Nice-Matin qui perdra donc son statut coopératif (...)", a annoncé le président du conseil de surveillance Jean-François Roubaud dans un message au personnel après l'AG dont l'AFP a eu copie.
Le journal niçois, qui rayonne jusqu'à Toulon avec Var-Matin, est contrôlé à 66% par les 421 salariés actionnaires du groupe, via une société coopérative d'intérêt collectif (SCIC).
Ce statut, qui a permis en 2014 d'éviter une restructuration, empêche aujourd'hui les salariés actionnaires de percevoir les dividendes de la revente de leurs parts, d'où une transformation en société anonyme (SA) qui prendra plusieurs semaines et est soumise à des agréments ministériels. A l'époque, les salariés actionnaires avaient investi leur 13e mois pour éviter des licenciements.
Nous avions suivi les salariés du groupe lors de la création de cette SCIC il y a 5 ans :
Des convoitises
Convoité par le magnat franco-libanais Iskandar Safa qui n'a peut-être pas dit son dernier mot selon des observateurs, Nice-Matin est depuis cet été en cours de rachat par Xavier Niel, co-actionnaire du Monde et qui lui a soufflé la priorité.
Le 12 juillet, il a acquis auprès du groupe belge Nethys 51% de la société Avenir Développement, détentrice de 34% du journal.
"Cette cession n'est pas remise en cause et Nethys s'est engagé irrévocablement à vendre les 49% restants", a précisé à l'AFP une source proche du dossier, alors que Nethys fait les gros titres en Belgique pour divers soupçons alimentant toutes les rumeurs, et la crainte, "infondée" selon cette source, que la vente des parts de Nice-Matin soit invalidée.