Plusieurs milliers d'infirmiers et d'aide-soignants ont défilé partout en France, dont à Nice à l'appel d'un mouvement unitaire, inédit depuis 1988, afin de dénoncer des cadences infernales, la manque de temps passé auprès de malades et demander une meilleure reconnaissance de leur travail.
Adopté en première lecture par les députés, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale sera examiné la semaine prochaine par le Sénat. Moment choisi par les syndicats pour appeler le monde de la Santé à se mobiliser. Ce matin à Nice, 300 personnels hospitaliers et libéraux se sont retrouvés, pour dénoncer leurs conditions de travail et un manque de moyens.
Reportage à Nice ce mardi matin :
Adopté en première lecture par les députés, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale sera examiné la semaine prochaine par le Sénat. Moment choisi par les syndicats pour appeler le monde de la Santé à se mobiliser. Ce matin à Nice personnels hospitaliers et libéraux se sont retrouvés, pour dénoncer leurs conditions de travail et un manque de moyens.
Intervenants :Muriel Cavillon
Infirmière en psychiatrie hôpital Pasteur, Cédric Paoli
Infirmier anesthésiste hôpital d'Antibes, Cécilia Breneur
Infirmière libérale à Nice et Delphine Girard Secrétaire générale CGT santé 06
Les fédérations FO, CGT, SUD et CFTC de la fonction publique hospitalière, mais aussi, fait rare, une vingtaine d'organisations infirmières salariées, libérales ou étudiantes, avaient choisi la même date pour tirer la sonnette d'alarme. Un rassemblement inédit depuis 28 ans, selon les organisations.
Le taux de mobilisation sur l'ensemble des personnels hospitaliers appelés à la grève était dans la matinée de 8% (y compris les personnels assignés) et de 12% chez les infirmières, selon le ministère des Affaires sociales.
L'intersyndicale reçue par la Direction générale de l'offre de soins (DGOS), ne s'est vue proposer "qu'un groupe de travail sur la qualité de vie au travail",
a regretté Denis Basset (FO). Elle se réunira mercredi pour envisager de nouvelles mobilisations, comme une "grève générale et une manifestation nationale à Paris", selon lui.
Les griefs sont nombreux
Les réformes des quinze dernières années, comme l'instauration de la tarification à l'activité pour financer les hôpitaux "à l'acte", ont déstabilisé les personnels, principale variable d'ajustement en période de restrictions budgétaires.
"Quand les infirmiers qui soignent les gens commencent à se suicider, il faut vraiment se poser des questions", s'insurge Lila, infirmière anesthésiste de 52 ans, en référence aux suicides de plusieurs soignants, dont au moins cinq infirmiers cet été.
L'intersyndicale réclame l'"abandon" du plan d'économies de "3,5 milliards d'euros" sur trois ans d'ici à 2017, "l'arrêt des fermetures de lits" ou encore l'"abrogation de la loi santé" et de ses groupements hospitaliers de territoire (GHT), qui font craindre des restructurations.
De leur côté, les 17 organisations infirmières insistent sur la nécessaire valorisation des salaires pour les 600.000 professionnels, leur prise en compte dans les discussions sur le système de santé ou encore de meilleurs droits sociaux pour les étudiants.
Marisol Touraine, a redit qu'elle présenterait prochainement un plan pour améliorer les conditions de travail.
- Avec AFP -