Alors que les travaux de destruction du palais des congrès niçois doivent débuter en mars, élus et citoyens s’opposent à un projet qu’ils jugent « incohérent » sans solution alternative pour préserver l’activité économique de la ville.
Devant l’Opéra de Nice, ils sont une centaine réunis pour s’opposer à la démolition du palais des congrès de la cité des Anges. Derrière une grande bannière "NON à la destruction d’Acropolis", des personnalités politiques de la commune, des associations et des Niçois qui dénoncent le projet de Christian Estrosi.
"Pas d'offre alternative" pour l'activité économique
"Ce type de projets, ce sont des projets brutaux, fulmine Airy Chrétien le cofondateur du Collectif citoyens 06. On détruit le Théâtre national de Nice (TNN), on détruit l’Acropolis, alors même qu’on n’a pas d’offres alternatives."
Alors que le dernier mur du TNN est tombé début janvier, les travaux de démolition de l’Acropolis doivent débuter en mars afin de permettre le prolongement de la Coulée verte. "Verdir une ville c’est très bien pour le bien-être des habitants et pour la pollution, reconnait Airy Chrétien, mais une ville c’est aussi autre chose que ça, c’est aussi son offre culturelle."
Parmi les manifestants, une femme explique être née et avoir vécu toute sa vie à Nice. Voisine de l’Acropolis, sa destruction permettrait de dégager la vue de chez elle plaisante-t-elle, mais elle affirme y être opposée. "On pourrait végétaliser les murs, les transformer en murs d’escalades… on pourrait faire plein de choses pour l’habiller à l’extérieur, avance-t-elle. Pourquoi le détruire ? Pour mettre une moquette verte ? Je ne comprends pas."
Absence de concertation
Airy Chrétien du collectif Citoyens 06 dénonce l’absence de concertation pour engager ces travaux contestés.
On s’inscrit en faux contre cette manière très verticale de décider tout à partir d’un pôle d’élus à la mairie. Les élections municipales ne sont pas un chèque en blanc. Et sur ce type de projet très important pour la ville il faut en parler.
Airy Chrétien, cofondateur du collectif Citoyens 06
Un projet vu comme mauvais pour l'environnement
Certains élus d’opposition pointent également du doigt l’impact écologique des travaux.
On détruit des arbres place Wilson pour en planter sur une dalle en béton. Il n’y a rien de cohérent.
Juliette Chesnel-Le Roux, conseillère municipale d'opposition EELV
L’élue Europe-Ecologie-les-Verts affirme qu’après la démolition du TNN, celle de l’Acropolis est la goutte de trop pour les Niçois : "Je pense que les gens ne s’étaient pas mobilisés pour le TNN car ils n’y croyaient pas. Mais ils ont vu sa destruction et se disent maintenant que ce n’est pas possible. Nous avons jusqu’au 28 février pour faire savoir que les Niçois sont avec nous."
Et même si la manifestation n’a rassemblé qu’une centaine de personnes, Juliette Chesnel-Le Roux est satisfaite de la mobilisation : "On est samedi, c’est pas mal !". Et garde espoir pour l’avenir d’Acropolis.