Nice : une manifestation pour demander l'accueil des réfugiés afghans en France

Une centaine de manifestants se sont réunis ce mardi 24 août, place Garibaldi à Nice, à l'initiative d'associations et de partis de gauche. Ils demandent l'accueil d'un maximum de réfugiés afghans fuyant le régime des talibans.

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"Pour un accueil digne des réfugié.e.s afghan.e.s". Dans la soirée du mardi 24 août, ils étaient plus d'une centaine de manifestants à avoir répondu à l'appel de collectifs, d'associations et de partis de gauche et à s'être réuni place Garibaldi, à Nice.

Ils exigeaient "l’ouverture de voies légales et effectives d’accès à la France" pour les Afghans qui craignent pour leur vie, alors que les talibans ont repris le contrôle de l'Afghanistan le 15 août dernier.

"C'est impossible de rester impassible lorsque l'on voit ce qu'il se passe en Afghanistan", déplore Teresa Maffeis.

"Il faut que les gens en parlent, en prennent conscience. Notre manifestation est essentielle". Cette militante et co-créatrice de l’Association pour la démocratie à Nice (AdN) – l'une des associations qui a appelé à la mobilisation – demande un accueil sans condition de tous les Afghans qui souhaitent rejoindre la France.

Pour l'heure, le gouvernement s'est engagé à protéger "les personnalités de la société civile afghane - défenseurs des droits, artistes et journalistes -, particulièrement menacés pour leur engagement", comme écrit sur son site internet.

Mais les militants s'inquiètent pour les civils. 

Depuis plusieurs jours, des milliers d'Afghans se pressent dans le chaos à l'aéroport militaire de Kaboul, cherchant désespérément à fuir leur pays et les persécutions des talibans. Selon franceinter, l'armée française a conduit à ce jour près de 1 500 Afghans à Paris, ainsi qu'une centaine d'expatriés français. 

Mais la date du 26 août, où la France stoppera sa liaison aérienne avec l'Afghanistan, sonne comme un glas.

Que faire pour ceux qui resteront ?

Ces femmes qui risquent le pire ? Ces auxiliaires de l'armée qui ne seront pas exfiltrés à temps ? "C'est affreux. Laisser tous ces gens à la vindicte des talibans et à leurs atrocités est une décision cruelle", tonne Teresa Maffeis.

Christian Estrosi opposé à l'accueil de réfugiés à Nice

La militante d'AdN s'indigne surtout des propos tenus par Christian Estrosi, le 18 août dernier au micro de RTL. Tranchant avec les annonces de nombreux maires qui se sont positionnés en faveur d'un accueil des exilés afghans dans leurs villes (notamment à Bordeaux, Grenoble ou encore Lyon), l'édile Les Républicains de Nice a déclaré qu'il ne "voulait pas recevoir de réfugiés chez nous, c'est clair". 

Avant d'ajouter : "Notre ville a été victime ces dernières années du terrorisme de manière considérable avec l'attentat du 14-Juillet sur la Promenade des Anglais et celui de la basilique Notre-Dame."

"Ces propos sont honteux. C'est honteux qu'un maire ose dire cela, après avoir vu ce qu'il se passait en Afghanistan, sans même prendre le temps de témpérer", grince Teresa Maffeis. Elle tient d'abord à rappeler que l'accueil des réfugiés ne dépend pas des compétences de la ville, mais de l'État.

Pour elle, Christian Estrosi "encourage la haine, qui est déjà palpable dans la ville". La militante ajoute d'ailleurs que la Nice a les possibilités d'accueillir des exilés. "Il y a plein d'immeubles vides. Au lieu de construire des centres commerciaux à tour de bras, il suffirait seulement d'un centre d'accueil, pour que les réfugiés comme les sans-abris ne dorment plus dans la rue".

"Les réfugiés ne viennent pas pour commettre des attentats"

Encore plus insupportable pour elle : l'amalgame que Christian Estrosi réalise entre réfugiés et terroristes. "Les Afghans ne viennent pas ici pour commettre des attentats", souffle Teresa Maffeis.

Elle continue, la voix rompue par l'émotion : "Les réfugiés ne viennent pas en France pour le plaisir. lls n'ont simplement pas le choix. Ils pleurent leurs pays, ils ont peur pour leur famille qui est restée là-bas"

"Quelle perte de dignité pour les réfugiés d'être traité comme cela !". La militante s'avoue être découragée par les positions et la politique du maire de Nice, les commentaires haineux des habitants qu'elle voit sur les réseaux sociaux. "Parfois, j'ai honte de dire que j'habite ici.  Beaucoup d'amis militants ont d'ailleurs quitté Nice, car ils sentaient qu'ils ne pouvaient pas s'exprimer librement et qu'ils n'étaient plus soutenus par la ville. Nous n'avons même plus de lieux associatifs, ici ! Mais nous avons besoin de nous. Je ne partirai pas." 

Elle conclut : "La population de Nice est diverse et multiple. Il ne faut pas seulement favoriser les gens qui sont dans le rejet de l'autre". 

Alors, Teresa Maffeis continue le combat aux côtés des autres associations de la ville, qui ont toujours besoin de plus de bénévoles.

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