"Je demande à la France de sauver la vie de ceux qui sont en Afghanistan". Témoignage de deux interprètes exilés à Laon

Parce qu'ils étaient interprètes à Kaboul, ils étaient connus de la population et des insurgés et considérés par les factions islamistes comme des traîtres. Particulièrement exposés, ils ont dû fuir le pays pour leur échapper. Aujourd'hui, ils sont réfugiés en ex-Picardie. Rencontre.

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Ils ont été traducteurs pour l'armée française en Afghanistan... Aujourd'hui ils sont réfugiés en Picardie pour échapper aux menaces des talibans dans leurs pays d'origine. Un exil dont tous les interprètes n'ont pas bénéficié.

Abdulrazeq a subi une attaque sur sa propre maison, qui a explosé. Il a survécu, mais malgré ses signalements aux autorités françaises sur place, il n'a jamais reçu aucune aide. Le 20 octobre dernier, l'un d'eux trouvait la mort dans un attentat suicide à Kaboul. Une mort qui aurait pu être évitée selon deux de ces anciens interprètes. "Une semaine avant sa mort, il était menacé de mort par les talibans. Il savait qu'il allait mourir du fait de son travail avec la France. Il a finalement perdu la vie lors d'un attentat suicide. Mohammed Qader Daoudzai laisse derrière lui une veuve et deux enfants."

Dans une lettre adressée au Parlement français, il se disait victime de menaces et avait demandé un visa pour venir en France. Mais cette demande avait été refusée en 2015, comme celles de dizaines d'interprètes ayant collaboré avec l'armée française.  

Abdulrazeq a une seule et unique revendication : "Je demande à l'État français de sauver la vie de ceux qui sont encore en Afghanistan et la vie de leur famille. C'est très important. Nous ne voulons pas autre chose du gouvernement français."
 

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