Charlotte Bonnet est championne de France du 100 mètre. Elle a remporté la finale samedi soir à Strasbourg, en 53 secondes et 65 centièmes. La nageuse de l'Olympic Nice Natation avait déjà en poche son ticket pour le 200 mètres. Elle s'alignera donc sur les deux distances aux Mondiaux.
Des championnats plus que réussis. Charlotte Bonnet a battu son propre record sur 200 mètres ce jeudi en 1'56.
Qualifiée pour mes 4èmes Championnats du Monde Barrière des 1'56 enfin franchie Merci à tous vraiment !! pic.twitter.com/gmll9CCIJC
— Charlotte Bonnet (@BonnetCha) 25 mai 2017
Charlotte Bonnet a assumé son statut de chef de file de la natation féminine en se qualifiant avec la manière.
Elle l'avait annoncé en début de semaine : son objectif dans le bassin alsacien était, outre un billet pour Budapest, de "casser la barre des 1 min 56 sec". Mission accomplie. La Niçoise de 22 ans a abaissé son record sur 200 m de 1 min 56 sec 16 (établi le 6 juin 2015 à Canet) à 1 min 55 sec 80. Elle signe ainsi la troisième meilleure performance mondiale de la saison, derrière la Suédoise Michelle Coleman (1:55.64) et l'Australienne Emma McKeon (1:55.68).
"J'étais émue parce que ça fait longtemps que je voulais le faire", a reconnu Bonnet. "1 min 56 sec, je l'ai fait tant de fois, préparée, pas préparée, fatiguée, en ayant mal aux jambes, mal aux bras... Au bout d'un moment, je me suis dit: 'Il faut passer à autre chose'. J'avais fait tous les dixièmes possibles en 1 min 56 sec."
Au-delà du symbole, franchir cette barrière chronométrique s'apparente à un changement de dimension.
A l'aise sur 100 mètres aussi
Dans une autre discipline, le 100 mètres, Charlotte Bonnet s'impose aussi en 53''65. Elle réalise sa meilleure performance sur la distance s'offrant du même coup la qualification pour les championnats du monde de Budapest.
"Incident magique"
"Il y a une densité énorme chez les filles sur 200 m : quand on nage en 1 min 56 sec, on est inexistante sur la scène internationale, alors qu'en 1 min 55 sec, c'est de nature à forger de nouvelles ambitions", analyse son entraîneur Fabrice Pellerin.
Le déclic est sous doute à aller chercher dans une déchirure à la cuisse en début d'année qui l'a conduite à faire évoluer sa nage. "Un mal pour un bien", puisque Bonnet a gagné en "fluidité", résume la nageuse.
"Il y a des incidents dans la vie qui sont des moments magiques et qui permettent de nous réinventer. Elle était un peu handicapée à la cuisse, il a fallu s'entraîner quand même, avec de nouvelles choses. Ça l'a amenée à glisser vers une nouvelle nage", explique Pellerin.
Depuis septembre, la nageuse, finaliste olympique du 200 m il y a un an à Rio (8e), a par ailleurs entamé un travail psychologique. "Je sentais que j'avais vraiment besoin d'extérioriser tout ce que je renfermais, tout ce qui s'était passé ces dernières années. Ca me fait du bien, je me sens plus sereine", confie-t-elle. "Elle puise de la force là-dedans", confirme Pellerin.