De nombreux auteurs et des salons le mettent à l'honneur : le polar un genre littéraire à la mode ?

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Pendant deux jours, le 14 et 15 octobre, le polar sera à l'honneur à Saint-Laurent-du-Var dans les Alpes-Maritimes avec des dédicaces, des rencontres, des débats ou encore des concerts. Mais pourquoi ce style littéraire plaît tant aux lecteurs ?

Une trentaine d'écrivains sont attendus dans la salle Louis Deboulle de Saint-Laurent-du-Var, ce week-end, pour le plus grand plaisir des amateurs de polars et de frissons. Olivier Norek et Bernard Minier, très connus pour leur succès national auprès des lecteurs, seront de la partie. Plus étonnant, l'actrice française Alice Pol fera dédicacer son premier ouvrage Coup de pelle, sorti en mai dernier, et en parlera autour d'un entretien samedi à 15h35.

Pour sa 5e édition, le Festival du Polar a choisi Sonja Delzongle pour être la marraine de l'évènement. L'autrice a publié son premier thriller À titre posthume en 2009, puis Le Hameau des Purs en 2011. Depuis, elle a sorti une dizaine de livres policiers. Le dernier en date : Thanatea.

Le maire de la commune de Saint-Laurent-de-Var, Joseph Segura, fan du genre, et les organisateurs ont fait de ce festival un rendez-vous annuel du noir incontournable. "Il y a un vrai engouement pour le polar dans la région. Des gens viennent de toute la Côte, de Vintimille en Italie, jusqu'à Marseille", s'enthousiasme Christian Giraud, membre de l'équipe du festival. "Depuis sa création en 2018, le Salon comptabilise de plus en plus de visiteurs chaque année, l'année dernière on a accueilli 6 000 personnes".

Du thriller au livre noir, le polar fascine

"Le polar, le monde du noir en général, c'est vraiment une grande tendance ! Ça se vend très bien en librairies, tous les âges sont fascinés par ce genre", confie Christian Giraud. "Ce que les lecteurs aiment, c'est que le polar c'est aussi bien des thrillers où il y a des meurtres, des livres noirs décrivant une ambiance sombre mais ça peut avoir aussi une dimension fantastique, historique ou même écologique, sous forme de romans, de BD ou de livres jeunesse".

L'auteur Bernard Deloupy, présent pour la première fois sur le Salon ce week-end, explique son analyse sur le succès du polar : "J'ose espérer que l'Homme est bon par nature... Et dans la morale le bien réussi toujours à prendre le dessus sur le mal. Dans un roman policier, l'enquêteur (le bien) arrive toujours à trouver le criminel (le mal) et à rendre justice, le lecteur prend donc plaisir à découvrir la solution et se sent satisfait lorsqu'une enquête est aboutie".

Pendant la période du Covid 19, les Français se sont remis à lire, la vente d'ouvrages a donc explosé : "Beaucoup de gens ont jeté leur dévolu sur les romans policiers parce qu'ils voulaient être transportés et suivre des enquêtes. Le positif, c'est que ça a renforcé les petits éditeurs comme les éditions du Caïman ou plus localement la maison d'édition indépendante niçoise La Baie des anges. Il y a un joli renouvellement des auteurs de polars", se félicite l'organisateur du festival.

Tous les ans, les équipes du Salon s'engagent à inviter des auteurs locaux pour faire vivre le patrimoine littéraire azuréen : "À chaque fois, nous avons une trentaine d'écrivains sur le festival et il y a toujours une petite dizaine qui vient du département, c'est important pour nous et pour les visiteurs de rencontrer les auteurs de leur région", raconte Christian Giraud.

Cette année, les lecteurs pourront découvrir les univers et les plumes de Philip Le Roy, Stéphane Galas ou encore Bernard Deloupy sur les différents stands.

Bernard Deloupy, une histoire locale

Né à Oran, Bernard Deloupy a quitté l'Algérie, lors de son enfance, pour fuir la guerre civile et s'est réfugié sur la Côte d'Azur :

Nice, c’est une ville qui m’a apporté la paix. À Oran quand j'allais à l'école, j'entendais le bruit des explosifs et les cris des gens. Mes romans se déroulent beaucoup sur la Côte parce que ce sont des actes de grâce envers cette région magnifique et l'enfant meurtri que j'étais.

Bernard Deloupy, écrivain.

L'auteur niçois n'avait jamais envisagé d'écrire des romans mais durant les années 2000 il saisit une belle opportunité venant des éditions Gilletta : "Ça s'est fait très vite, l'éditeur m'a fait une proposition et je n'ai pas vraiment hésité. J'aimais beaucoup les thrillers de renseignement, les livres d'espionnage, j'ai donc répondu que je voulais faire un polar, c'était codifié et assez pratique dans la précipitation".

Ce qu'il préfère dans ce genre littéraire c'est "l’intrigue, l’énigme, le fait d'entraîner le lecteur dans une histoire qui suscite sa curiosité, qui le titille, qui l'emmène sur des fausses pistes, la création d'un dialogue muet entre lui et l'auteur". Bernard Deloupy aime jouer avec son lecteur : "Dans mes polars, il y a 50% de vérité et 50% de fiction. Les intrigues sont très vraisemblables. Je pense que c'est pour ça que j'ai un lectorat fidèle, ils se posent beaucoup de questions sur ce qui est vrai ou fictionnel dans l'histoire".

Celui qui a été nommé ambassadeur de la Côte d'Azur par le Comité Régional du Tourisme, sort son prochain roman en juin prochain.

Le début du festival se déroule ce vendredi à 20h30 au théâtre Brassens de Saint-Laurent-du-Var avec la représentation de Café Crime : Les Chevaliers de la table ronde.

Une pièce de théâtre qui devrait mettre l'eau à la bouche aux nombreux curieux avant ce week-end de festivités.

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