En cas de séisme, l'État avertit maintenant ses citoyens par SMS grâce à l'outil FR-Alert. Aux États-Unis, Google développe un système de prévention des séismes, par SMS lui-aussi. Utiles, ces outils ? Selon des spécialistes, il faut surtout mettre l'accent sur les constructions aux normes et les bons comportements pour éviter un nombre conséquent de victimes.

Nos smartphones peuvent-ils, en nous avertissant d'un séisme, réduire le nombre de victimes ? Depuis juin 2022, l'État utilise l'outil FR-Alert, un "dispositif d'alerte et d'information des populations" qui permet aux pouvoirs publics de prévenir par SMS chaque administré d'un évènement en cours, comme un incendie, un accident industriel ou encore un tremblement de terre, ainsi que les comportements adéquats à adopter.

"Sa force, c'est qu'il cible la totalité des propriétaires de portable situés dans la zone de danger déterminée par le préfet. On le lance en complément des sirènes pour avertir la population," indique Marie-Jeanne Ianuzzelli, responsable de la communication de la préfecture des Alpes-Maritimes. Le message est reçu même si le portable est en mode avion.

Prédire ou alerter ?

Dans le cas d'un séisme, l'événement peut être très court et brutal : l'alerte, le temps qu'elle soit rédigée et diffusée, peut arriver trop tard. Dans certains pays à l'activité sismique importante (Turquie, Philippines, Nouvelle-Zélande), le géant Google propose un outil capable de prévenir les utilisateurs de smartphones Android - le système d'exploitation de Google - de l'arrivée imminente d'un tremblement de terre.

"La prédilection de ces événements est impossible, estime le géophysicien Quentin Bletery, chargé de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) au laboratoire Géoazur à Sofia-Antipolis, dans un article du site universitaire The Conversation. Ces systèmes ne prédisent pas le futur, mais essaient de détecter les séismes et d’estimer le plus rapidement possible leur magnitude. Actuellement, ils utilisent les ondes sismiques pour tenter de prévenir les populations quelques secondes avant les secousses, même si malheureusement le résultat n’est pas toujours au rendez-vous".

Même dans le cas de grands séismes où les ondes se propagent moins rapidement -- mais rapidement quand même - ça peut prendre jusqu'à quelques secondes, guère plus," signale Philippe Charvis, géophysicien et directeur de recherche à l'IRD. Cette méthode serait plus intéressante dans le cas des tsunamis, car ils "se propagent plus lentement, laissant plus de temps pour agir," rappelle Quentin Bletery.

Aujourd'hui, on n'est pas capables de mesurer à l'avance l'intensité d'un séisme avec du matériel fiable, donc encore moins avec des smartphones !

Philippe Charvis, géophysicien et directeur de recherche à l'IRD.

Les bons comportements

Pour limiter le nombre de victimes lors de séismes, le géophysicien préconise de davantage s'impliquer dans le bâtiment et dans l'éducation, plutôt que de mettre des efforts dans des alertes de prévention sur les smartphones.

"Les bâtis traditionnels - comme au Maroc, sans doute comme dans le Vieux-Nice, supportent mal les secousses, mais les bâtiments normaux, s'ils respectent les normes anti-sismiques, ne devraient pas s'effondrer, conseille Philippe Charvis.

"Et il faut apprendre aux gens à agir correctement et ça, dès l'école comme au Japon, poursuit-il. Lorsque la maison commence à bouger, il faut sortir dans le jardin. Si on est dans un immeuble, ne jamais prendre l'ascenseur pour descendre. On peut se réfugier près d'un mur porteur ou s'abriter sous une table robuste, un lieu qu'on aura déjà défini avant le séisme. Et surtout, il faut ouvrir les fenêtres : un séisme peut gondoler un bâtiment et rendre l'ouverture des fenêtres impossible pour le passage des secours."

Un comportement vif peut parfois sauver des vies en prenant l'alerte de cours.

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