Les incendies à Los Angeles ont fait 24 morts et détruit plus de 10.000 habitations. Deux résidents originaires de Nice témoignent de leur inquiétude face à une situation imprévisible.
Les incendies dévastateurs de Los Angeles ont déjà coûté la vie à 24 personnes et détruit plus de 10.000 habitations. Sur place, les habitants tentent de s’adapter à une situation d’urgence sans précédent.
Deux Niçois, installés dans la région, témoignent de leur quotidien dans ce qu’ils qualifient désormais de "ville-fantôme".
Un sentiment de désolation
Installée depuis 25 ans à Los Angeles, Joelle Benazra vit dans les collines d'Hollywood, juste au-dessus du célèbre signe. Elle raconte l’évacuation précipitée qu’elle a dû effectuer.
"Le mercredi, j'ai été évacuée, car un incendie s'était déclaré à côté. Et ça se propageait très vite. On part précipitamment, on ne sait pas comment ça va revenir."
Si le feu a été maîtrisé rapidement dans son secteur, lui permettant de revenir chez elle, l’inquiétude reste bel et bien palpable. La Niçoise d'origine souligne l'entraide qui s’est naturellement mise en place.
Il y a un esprit de solidarité, énormément de cagnottes ont été créées.
Joelle Benazra, Niçoise d'origine vivant à Los Angelesà France 3 Côte d'Azur
Des pouvoirs publics désavoués
Cette mobilisation citoyenne ne masque pas les critiques, nombreuses, envers les pouvoirs publics. "Les gens sont en colère parce qu'on découvre des politiques qui ne sont pas du tout adaptées. Il y a des pétitions qui tournent."
La Niçoise compare cette épreuve aux précédentes catastrophes qu’elle a vécues dans la ville. "J'étais là pendant le tremblement de terre en 1994, c'était aussi traumatisant. La ville est une ville-fantôme, tout est à l'arrêt."
Aujourd’hui, entre les incendies, la pandémie de Covid-19 et les grèves des acteurs et scénaristes, elle constate que "tout est annulé" dans le secteur du cinéma où elle travaille.
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Une prévention renforcée
De son côté, Cyril Niccolai, habitant depuis 12 ans à Studio City, décrit la rapidité et l’ampleur de la propagation des flammes. "Le feu qui s'est déclaré côté océan s'est propagé pour arriver jusque dans la Vallée."
Lui qui explique avoir été surpris par la violence de l'incendie lorsqu'il s'est déclaré, souligne que les autorités ont renforcé les dispositifs d’alerte à la suite des critiques reçues de la part des citoyens.
"Les gens ont tellement eu l'impression d'être abandonnés par la ville la première fois que, cette fois, les pouvoirs publics font de la prévention de façon beaucoup plus importante."
On sent que les gens sont à cran.
Cyril Niccolai, Niçois d'origine vivant à Los Angelesà France 3 Côte d'Azur
Des bulletins d’information diffusés 24h/24 et des images en direct filmées par des hélicoptères font état, minute par minute, des dégâts et de la situation.
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Des infrastructures fragiles face aux éléments
Malgré les renforts de pompiers venus de tout le pays, l’inquiétude persiste. "Ces deux prochains jours seront les plus stressants", prévient Cyril. "On nous a interdit de boire l'eau du robinet. C'est compliqué de se dire qu'on est à la merci des éléments à ce point. Le côté précaire des infrastructures et des habitations est assez fou."
Des défaillances dans le réseau d’eau, comme des bouches d’incendie inopérantes, compliquent la tâche des pompiers. Ces dysfonctionnements ont poussé le gouverneur de Californie à demander un audit des services de distribution d’eau.
La situation reste préoccupante alors que de nouveaux vents risquent d’attiser les flammes. Les autorités ont prévenu que les évacués ne pourraient pas rentrer chez eux avant jeudi.