Parcoursup. 50 jours pour décider de son avenir : "quand je repense à cette période, j’ai l’estomac qui se serre"

De ce 18 janvier et jusqu'au 9 mars, c’est le marathon de l’orientation pour tous les lycéens de Terminale et les étudiants en réorientation. Stress et pression sont au rendez-vous du démarrage de l’inscription des vœux post-bac sur Parcoursup. 5 ans après sa création, cette plateforme de sélection, symbole de fin de scolarité, est toujours jugée nébuleuse par de nombreux futurs bacheliers.

« Ça fait 2 ans que j’ai passé mon bac, mais à chaque saison quand je repense à cette période, j’ai l’estomac qui se serre ». Alina est en 2e année de faculté de droit, mais le souvenir de la plateforme lui donne toujours des sueurs froides.

Elle ajoute : « Nos profs ne cessaient de nous répéter que Parcoursup regardait toutes nos notes de l’année et c’était une angoisse supplémentaire d’imaginer que je puisse ne pas être prise là où je voulais aller. »

5 ans après la mise en place de l’application Parcoursup est-il toujours aussi lent, anxiogène et opaque ?

Dès mercredi, les élèves (mais également les apprentis et les étudiants en réorientation) pourront s’inscrire et sélectionner 10 vœux (et renseigner 20 sous-vœux en fonction des formations) d’études supérieures parmi les 21 000 formations reconnues par l’État.

Chaque choix est accompagné de quelques lignes expliquant la motivation.

Crainte de l’échec, problème de maitrise de l’outil, pression de choisir sa vie… Diana, elle, valse d’une inquiétude à l’autre :

«  j’ai peur de ne rien avoir et je me demande quoi faire si tout le monde me refuse ? Et quoi faire aussi si je ne suis pas acceptée dans les formations que je veux ? »

Diana, élève de terminale à Nice.

Élève de Terminale E au lycée Sasserno à Nice, elle admet cependant que, petit à petit, les choses deviennent plus claires dans sa tête. Elle reste malgré tout dans l'ignorance de ce qu'elle aimerait devenir "l'avocature ou l'immobilier me tente, donc a priori des études de droit " avance-t-elle. 

 Si les élèves qui ont essuyé les plâtres en gardent encore un mauvais souvenir, les établissements ont fait de gros efforts pour accompagner au mieux leurs lycéens.

Un cheminement qui se prépare

Rosanna Pellicane, directrice adjointe du lycée Sasserno, à Nice, et responsable de Parcoursup dans l'établissement, explique : "J’ai réuni tous les 181 élèves de Terminale de l’établissement en salle polyvalente pour leur donner les dates importantes et surtout leur présenter les grandes lignes de Parcoursup en 10 points clefs. Par exemple, avoir une adresse Gmail professionnelle, c'est-à-dire avec le prénom et le nom, s’inscrire sur le site et s’ouvrir géographiquement, car ce n’est pas parce qu’on est Niçois qu’on va rester à Nice. Par exemple encore, être toujours connecté sur l’application via son smartphone, en alerte, en surveillant les notifications envoyées par les écoles parce que le temps pour répondre est très limité. Prévoir un plan A, B, C...

Depuis la réforme, chaque classe de Terminale a deux professeurs principaux qui sont chargés de l’orientation et donc doivent donner des rendez-vous aux élèves pour leur en parler. 

Rosanna Pellicane ajoute : " Il y a une fiche dialogue qu'ici, nous donnons dès la fin du 1er trimestre, au lieu du deuxième comme le préconise le Ministère, afin que les professeurs et moi-même puissions donner aux élèves les meilleurs indications possibles en faisant des allers-retours. Je demande aussi au documentaliste de présenter des filières, existantes ou nouvelles, selon les spécialités, dans les différentes classes.

Enfin, je mets les parents, très anxieux eux également, en copie de tous les mails. D'ailleurs, ils prennent la plupart du temps contact avec moi pour me voir avec leur enfant. Parfois quand l'élevé ignore quelles études il veut faire, alors je dirige vers une conseillère d'orientation privée, mais je dois bien avoir une centaine d'élèves qui me font relire leurs lettres de motivation pour chacun de leurs vœux.

Rosanna Pellicane, directrice adjointe du lycée Sasserno, à Nice.

Louis, 18 ans, en Terminale E, spécialisé Sciences économique et sociale plus maths, veut faire une école de commerce. "Skema ou l'EDHEC. C'est pour cette raison que j'ai doublé l'année dernière, pour me donner les plus grandes chances. Je suis toujours stressé parce que le scenario de la liste d'attente, même si on a de très bons résultats scolaires, est stressant. Pour conjurer le sort, j'essaye de me renseigner au maximum, mais bon, les parents me mettent aussi un peu la pression". 

La plateforme a évolué vers plus de transparence

5 ans après sa création, la plateforme d’admission post-bac s’offre un toilettage pour aider les élèves à mieux comprendre les critères de sélection dans chacune des formations.

Les nouvelles fonctionnalités concernent les fiches d’information des formations. Désormais, le statut de la formation (public ou privé), sa nature (sélective, apprentissage…), son coût et les dates des journées portes ouvertes seront affichées.

Cette nouvelle fiche de formation revisitée offre une facilité d'accès, plus de convivialité et de transparence pour les candidats. 

Annabel Dupuy, directrice régionale adjointe PACA en charge de l'information et de l'orientation

Et d'ajouter :"il y a toujours les 3 phases, principale, complémentaire, et la commission d'accès à l'enseignement supérieur pour que ceux qui n'ont pas trouvé de poursuite d'étude ne restent pas sans solution". 

Les candidats pourront mieux appréhender la phase d’admission grâce à l’apparition d’éléments sur l’attractivité d’une formation et sur le profil des candidats classés l’année précédente.

Par ailleurs, une rubrique « comprendre les critères d’analyses des candidatures » sera mise en place. Elle détaillera les critères sur lesquels se basent les formations pour accepter ou non un dossier.

Les formations en apprentissage continuent de se développer et toutes les écoles publiques d’art et design dont l’intégration a été amorcée en 2020 figurent désormais au catalogue.

Si les candidats ont jusqu'au 9 mars pour déposer leurs vœux, ils ont jusqu'au 6 avril pour les confirmer et clore leur dossier. 

L'an passé, tous candidats confondus, dans l'académie de Nice, il y avait 39 000 personnes dont 25 000 nouveaux bacheliers.

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