Pédophilie : la fin d'une instruction "longue et difficile", dans l'affaire du curé de Nice

Le curé de 67 ans, Jean-Marc Schoepff, est convoqué devant le tribunal correctionnel de Nice le 8 janvier 2024. Il sera jugé pour des faits d’agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans, plus de six ans après les premières plaintes.

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Nouveau rebondissement dans l’affaire du père Schoepff. Le curé de 67 ans, qui officiait dans les églises azuréennes pendant plusieurs décennies, est convoqué devant le tribunal correctionnel de Nice, le 8 janvier prochain. Il sera jugé pour des faits d’agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans, lors de séjours de vacances organisés par son association. 

"Il est temps qu'il puisse s'expliquer", ce qu'il a l'intention de faire car "il est combatif", a déclaré à l'AFP Me Tina Colombani. Il conteste formellement les faits qui lui sont reprochés.

"On est très contents. C’est une instruction qui a été longue et difficile, avec des obstacles procéduraux nombreux (prescriptions). On attend de voir une page se tourner et que le statut de victime soit reconnu et que la reconnaissance de culpabilité soit établie, déclare Me Ehrenfeld, avocat de Sébastien Liautaud, l'une des victimes. L'instruction est close, avec un procureur et un juge d’instruction qui estiment que le dossier est suffisamment lourd."

Vers la fin d'une joute judiciaire ? 

Se dirige-t-on vers la fin d’une bataille judiciaire avec ce procès ? Pour rappel, tout commence en 2017, lorsqu’un Niçois dépose plainte contre le père Schoepff. De là, tout s’enchaîne et une dizaine de plaignants s’ajoute. Mais le 8 janvier prochain, le curé catholique fera face seulement aux accusateurs, dont les plaintes ont été retenues par la justice en juillet 2020. Huit ont été abandonnées pour des faits prescrits.

En effet, en France, dans les cas de violences sexuelles sur mineur, "la prescription des faits est établie 20 ans après la majorité de la victime" précisait le Procureur de Nice à France 3 Côte d’Azur.  

Cependant, Me Ehrenfeld a le souhait de faire citer ces huit victimes comme témoins. "Leurs paroles, concordantes avec les faits qui sont reprochés, apportent un élément de contexte indispensable. Ils ont été victimes d’exactement les mêmes faits".

Selon l'AFP, Me Tina Colombani s'attend toutefois à ce que les plaignants pour lesquels les faits sont prescrits soient cités comme témoins.

Parmi ces deux plaintes, celle de Sébastien Liautaud. Il avait 11 ans, quand il part en voyage à Rome en 1997. Il rapporte que c’est à ce moment-là qu’il a subi des attouchements sexuels de la part du curé, alors prêtre aumônier dans un lycée. "On attend de voir clore le dossier et que le jugement soit rendu. C'est la fin de tout un chemin", déclare Me Ehrenfeld. 

L'avocat de Sébastien Liautaud déclare être "face à un agresseur qui a fait des dénégations fortes et absurdes, et qui a passé l’instruction à traiter la victime de menteuses et fantaisistes. La théorie du complot a été mise en avant en permanence". 

216 000 personnes victimes d'abus sexuels en sept décennies

En 2021, le père Jean-Marc Schoepff avait été mis en examen. À ce moment-là, l’avocat du mis en examen précisait que "le père Schoepff conteste totalement les faits", pointant le fait qu’il n’y a "aucun élément matériel corroborant les accusations" de Sébastien Liautaud. 

Contacté, Jean-Marc Schoepff n’a pas souhaité s’exprimer à France 3 Côte d'Azur. 

La Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise, menée par le haut fonctionnaire Jean-Marc Sauvé, a rendu son rapport le 5 octobre 2021 et a estimé que plus de 216 000 personnes ont été victimes d'abus sexuels par des clercs en l’espace de sept décennies.

Sur cette même période, le rapport indique qu’il y aurait eu environ de 3.000 prêtres prédateurs sexuels

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