Le Mobilier national a présenté ce mardi à Paris la tapisserie olympique, dont la réalisation a été confiée à l’artiste la Franco-iranienne Marjane Satrapi. À l’issue des Jeux Olympiques, l'œuvre rejoindra la collection du Musée National du Sport à Nice, comme témoignage de cet évènement.
Cette tapisserie, représentant un triptyque, se veut l’expression de l’excellence des métiers d’art en France et du travail d’artisans d’exception qui ont façonné chaque centimètre de cette pièce emblématique des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.
Un triptyque au centre duquel figurent la tour Eiffel et deux athlètes homme et femme faisant jaillir la flamme olympique: le Mobilier national a présenté mardi à Paris la tapisserie réalisée pour les Jeux olympiques à partir d'une oeuvre de l'artiste franco-iranienne Marjane Satrapi.
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Il aura fallu trois ans et 60 kg de laine aux huit artisans des Manufactures nationales des Gobelins et de Beauvais pour tisser, à partir du carton réalisé par l'artiste, cette tapisserie aux couleurs vives, riche de dix-neuf teintes, mesurant plus de trois mètres de haut et neuf de large.
Le cahier des charges était énorme. Il fallait que j'intègre la référence au passé, le futur, la parité, les nouveaux sports... alors on a imaginé ce triptyque.
Marjane Satrapi à l'AFP.
Eu égard au temps, au coût et à l'expertise rare que réclame la réalisation d'une tapisserie de ce format géant, il est rarissime qu'une artiste voie son travail transposé sur un tel support.
L'oeuvre rejoindra la collection du Musée des sports de Nice à l'issue des Jeux.
"Les lissières avec qui j'ai collaboré pour la conception, à Paris et à Beauvais, m'ont bien demandé de ne pas surcharger le dessin, de ne pas aller trop loin dans le détail...", a-t-elle ajouté. "Autrement, ce n'est pas trois ans qu'il aurait fallu pour la réaliser mais plutôt dix !"
Les références
Le panneau de gauche représente une lanceuse de javelot, allusion à l'affiche des Jeux olympiques de Paris en 1924 ; celui de droite fait référence au skateboard et au breaking, nouvellement intégrés au programme des JO.
Le choix d'athlètes des deux sexes évoque la parité de l'événement : il devrait y avoir autant de sportives que de sportifs aux Jeux de Paris (26 juillet-11 août). "J'aime cet esprit fédérateur que l'on peut trouver dans la compétition sportive."
Autrice de bandes dessinées, peintre et cinéaste, Marjane Satrapi, 54 ans, s'est fait connaître mondialement avec la bande dessinée et le film "Persepolis", témoignages poignants du basculement de son destin avant et après la Révolution islamique en Iran, en 1979.
"J'ai grandi avec le sport", raconte Marjane Satrapi, fan de skateboard et de football. "Dans un stade de foot, on trouve un milliardaire et un ouvrier qui regardent le même match, avec la même passion. J'aime cet esprit fédérateur que l'on peut trouver dans la compétition sportive."
À partir du 21 juin, elle sera exposée à l'Hôtel de la Marine, place de la Concorde, surplombant le parc urbain où auront lieu les épreuves olympiques de skateboard et de breaking.
Avec AFP