À Nice, comme dans le reste des Alpes-Maritimes, le couvre-feu a pris effet dans la nuit de vendredi à samedi, à minuit. Sur la place Garibaldi, les fêtards étaient nombreux. Certains peinent à comprendre la décision du gouvernement de fermer les restaurants plus tôt.
Vendredi soir, sur la place Garibaldi, les terrasses étaient remplies. Les Niçois sont venus profiter d'une dernière longue soirée de fête avant l'application du couvre-feu, qui a pris effet à minuit.
Comme dans le reste des Alpes-Maritimes, les nouvelles mesures sanitaires annoncées par le gouvernement jeudi resteront en vigueur pour une durée de six semaines. À partir de ce samedi 24 octobre donc, les habitants auront pour obligation de rester chez eux entre 21 heures et 6 heures du matin.
L'incompréhension chez certains Niçois
À Nice, l'annonce du couvre-feu a fait l'effet d'un choc pour certains : beaucoup affirment ne pas comprendre la décision du gouvernement. "Je ne pense pas que le virus soit plus virulent le soir, par rapport au midi ou à d'autres moments de la journée. Pour moi, c'est une mesure qui ne sera pas forcément efficace", assure Amaury, venu profiter "d'un dernier verre"."J'ai l'impression que cette décision s'adresse surtout aux jeunes, qui aiment sortir", renchérit son amie Milena. "Je pense qu'il faut que le gouvernement explique mieux ce couvre-feu et nous indique très concrètement ce qu'il se passe après 21 heures."Quelques tables plus loin, un groupe d'amis s'est réuni pour trinquer. "On s'est dit qu'on allait faire bosser un peu les restaurateurs. Ce couvre-feu, c'est une triste nouvelle mais on n'a pas le choix. C'est difficile d'imaginer une vie nocturne inexistante", confie une jeune Niçoise.
Parmi les restaurateurs, les avis sont partagés
Fortement impactés par les nouvelles mesures, les restaurateurs doivent également s'organiser pour fermer leurs établissements plus tôt en soirée. "On va rallonger le service du midi et ouvrir dès 18h le soir", explique Fabio Gnech, patron du Sentimi à Nice. Malgré le couvre-feu, le gérant tente de rester optimiste.Nous avons la chance d'être dans une grande ville comme Nice. Nous avons des touristes et des habitués qui auront toujours besoin de sortir pour se distraire, même jusqu'à 21 heures. Je pense que ce n'est pas le dernier verre ce soir, nous allons survivre !
Julien Durville, gérant du Comptoir Électrique, se dit quant à lui complètement désoeuvré par l'instauration du couvre-feu : il vient de licencier deux salariés. "Le gouvernement veut taper sur quelqu'un et il tape encore sur nous, car nos établissements sont des vecteurs potentiels de transmission du virus", déplore-t-il. Il dénonce aussi "l'hypocrisie" de cette mesure.
Selon Julien Durville, des patrons de restaurants envisageraient de descendre prochainement dans la rue pour crier leur colère.Les gens ne sont pas idiots : s'ils ne peuvent plus faire la fête dans les bars et restaurants à Nice, ils iront à Monaco ou dans des grosses soirées privées. Résultat : le virus continuera de circuler. Et dans quelques semaines, on dira aux restaurateurs de fermer à 19 heures, puis complètement.