Ce dimanche 9 avril, vous allez sûrement croiser sur votre route du chocolat. Chez des amis, chez vos parents, au moment du café, à quatre pattes, dans des buissons, avec vos enfants, ou ceux des autres. Alors une seule question : mais pourquoi du chocolat ?

Le chocolat a envahi les rayons de la grande distribution et les vitrines des pâtissiers. Les devantures des chocolatiers, eux, ont changé de thème. Pas d'erreur possible : c'est Pâques. Cette fête chrétienne célèbre la résurrection du Christ. Elle est la plus importante du calendrier chrétien, car c'est la réalisation de la prophétie de la Bible : le messie a ressuscité d'entre les morts et offre à ses disciples la vie éternelle. 

Pâques célèbre donc le renouveau et se déroule le premier dimanche après la pleine lune de l'équinoxe du printemps. Quel rapport avec le chocolat ? 

Avant le chocolat, l'œuf

Qui de l'œuf ou de la poule est arrivé en premier ? Comme dans l'histoire du monde, c'est l'œuf.

Durant le Moyen Âge, le dimanche de Pâques marque la fin du carême, une période de quarante jours durant laquelle la consommation d’œufs était interdite par l’Église. Les œufs étaient donc conservés pendant toute la durée du jeûne. Puis à la rupture du jeûne, ils étaient offerts.  Au 13e siècle, en Europe, on commence à voir apparaître des œufs peints en rouge pour l'occasion. De plus, au regard de la religion chrétienne, l'œuf représente la fécondité et l'espérance.

L'apparition du chocolat en France remonterait à 1615, lors du mariage de Louis XIII et Anne d'Autriche à Bayonne.  Il entre dans les habitudes culinaires de Versailles sous Louis XIV, qui popularise sa consommation à la Cour. C'est en 1659 que s'ouvre à Paris la première chocolaterie de France, dans le quartier des Halles. On y déguste alors le chocolat sous forme de boisson.

L'œuf en chocolat, lui, aurait fait son apparition au XVIIe siècle.

À ce jour, il n'existe aucune trace historique de celui qui eut l'idée (un jour) de vider les œufs et de les remplir de chocolat. Mais force est de constater qu'au fil du temps, probablement avec le développement de la chocolaterie, la fabrication d'œufs en chocolat s'est répandue. Par extension, les poules et les poussins en chocolat feront partie plus tard de la même symbolique.

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Le chocolat, "le" plaisir pascal 

Le plus répandu de ces plaisirs : l'œuf en chocolat. "Tout d'abord, la forme des œufs en chocolat rappelle celle de l'œuf, qui symbolise la renaissance et la vie nouvelle. Ensuite, le chocolat évoque la gourmandise et la fête, deux éléments centraux de la célébration de Pâques" affiche des chocolatiers lyonnais sur leur site internet. Chacun appréciera.

Si chaque année, les Français consomment plus de 7 kilos de chocolat, durant la semaine de Pâques, les quantités représentent 52,3 % des ventes annuelles, toutes productions chocolatées confondues. Ci-après les derniers chiffres publiés par le Syndicat du chocolat de France.

En 2018, toujours selon une étude du Syndicat du chocolat, 58% du volume des ventes de chocolat de Pâques ont été réalisés en hypermarchés, +3,3 % par rapport à 2017. Une progression au détriment des supermarchés et des magasins de proximité. 

Fabrice Zuppo, lui, se définit comme un "artisan pur chocolat". Treize ans qu'il est installé à Nice. Treize ans qu'il réfléchit à chaque collection de Pâques. Il vise l'originalité tout en restant dans un thème qui lui est cher : la nature.

Il refuse les moules avec lesquels la plupart des chocolatiers travaillent : "Je n'ai pas envie que l'industrie plastique dicte la finition de mes créations".  

Je fabrique différentes tailles d'œufs et de tubes puis je les assemble en les modifiant légèrement avec la chaleur, et j'y ajoute des détails avec du chocolat "plastique", c'est-à-dire un mélange avec du glucose naturel. Au final, ces 120 poules sont toutes pareilles et toutes différentes à la fois !

Fabrice Zuppo, artisan chocolatier

Comme ses 150 poussins et ses 110 tortues !

Puis les cloches et les lapins

La tradition des cloches tire son origine de la religion catholique : les cloches devaient cesser de sonner dans tout le pays afin de commémorer la mort du Christ, et rester silencieuses jusqu'au dimanche de Pâques, jour de sa résurrection. On disait alors aux enfants que les cloches étaient parties à Rome et qu'elles reviendraient à Pâques. 

Le lapin de Pâques, lui, nous arriverait des pays germaniques, où il est à l'origine de la distribution des œufs aux enfants. Le lapin serait lié à la déesse païenne Ostara, fêtée elle aussi à l'équinoxe du printemps, car elle représente le renouveau de la vie et de la terre. Son animal emblématique est un lapin ou plus exactement un lièvre, animal fertile par nature. On rejoint ici la symbolique chrétienne. Cette représentation est très présente en Franche-Comté. 

Et la friture ? 

Là encore, il faut y voir une référence biblique. Les poissons, les crustacés et les coquillages font référence à la pêche miraculeuse qu'aurait accompli Jésus après sa résurrection.

Et vous ? Œuf, poule, lapin, ou autre délire chocolaté, avez-vous choisi ? Ce n'est sans doute pas très important, car au final qu'importe la forme, pourvu qu'on ait l'ivresse ! 

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