Ce vendredi 27 octobre, les réquisitions contre l'ancien notaire niçois, Patrick Postillon sont tombées. Le procureur requiert 5 ans de prison ferme et 300 000 euros d'amende.
Son procès s'est ouvert lundi 23 octobre, Patrick Postillon était à la tête de l'une des plus importantes études de France, située quartier des musiciens à Nice. Il est jugé avec cinq autres personnes au tribunal correctionnel de Nice.
Des réquisitions "Himalayesques"
Le procureur a requis contre l'ancien notaire cinq ans de prison ferme, 300 000 euros d'amende ainsi que la confiscation de tout son patrimoine personnel estimé à 20 millions d'euros, contre son épouse Hélène Franchini : trois ans avec sursis et 150 000 € amende, contre l'ancien pilote Christophe Sormani : trois ans avec mandat d’arrêt et 100 000 euros. Ce dernier n'était pas présent à l'audience.
Et contre deux anciens associés, deux ans et un an avec sursis et respectivement 100 000 et 50 000 euros d'amende.
Des réquisitions logiques selon l'avocat des parties civiles :
" Le procureur a voulu dire que le temps ne faisait rien à l'histoire, ces infractions ont été commises par un notaire qui a sali son serment, sa profession, ses associés, on pouvait s'y attendre."
Me Philippe Soussi, avocat des parties civiles.
En revanche pour l'avocat de Patrick Postillon, Me Gérard Baudoux, ces réquisitions sont :"d'une sévérité exceptionnelle, Himalayesques : cinq ans d'emprisonnement pour quelqu'un qui n'a jamais été condamné (...) elles ne tiennent pas compte d'une vie professionnelle exempt de tous reproches. On ne peut jamais résumer un homme à ce qu'il peut faire à un moment de son existence."
Multiples mises en examen
Patrick Postillon était à la tête d'une des plus grandes études de France, à son apogée, près de 90 personnes y travaillaient. L'affaire date de 2010, quand il est mis en examen pour abus de confiance concernant des emplois fictifs au profit de sa compagne et de deux autres personnes. Ses anciens associés se sont constitués parties civiles. Ce passionné de course automobile et de pur-sang aimait se déplacer à bord de son jet privé. Il aurait recruté un ancien militaire reconverti comme pilote d'hélicoptère, avec un contrat de "clerc de notaire". Déchu de son titre de notaire, son patrimoine estimé à 20 millions d'euros est saisi en 2013.