A Nice, dans les Alpes-Maritimes, la liste conduite par Thierry Mariani (RN) et la liste sortante de Renaud Muselier (LR) sont au coude-à-coude à l'issue de ce premier tour des élections régionales.
Dans le fief de Christian Estrosi, lui-même d'ailleurs candidat tête de liste pour les Alpes-Maritimes sur la liste de Renaud Muselier, c'est le Rassemblement national qui arrive en tête avec 37,11% contre 36,87 pour la liste les Républicains.
Courte tête ? Tête quand même
Si les sondages donnés Thierry Mariani devant, il y a bien une ville où on ne s'attendait à ce qu'il franchisse la barrière. Nice, ville de Chistian Estrosi, réélu à 60% au second tour des municipales en 2020. Et élu en 2015 à la présidence de la région face à Marion Maréchal-Le Pen avec 54,78 % au second tour.
Alors même si, la tête est courte, mathématiquement le RN est bien devant. Une victoire pour le "parti bleu marine".
"Je remercie par exemple à Nice, les électeurs de nous avoir mis en tête, ce qui est quand même un bon résultat face à Christian Estrosi". Une très courte tête ? "Oui, mais ça suffit toujours une courte tête !" -pour gagner-
Les Niçois n'aiment plus les salades ?
Trop de d'alliances et de désalliances ? Il faut dire, que les tergiversations de début de campagne ont sûrement eu un rôle à jouer. C’est en tout cas l’avis d’Eric Ciotti (LR).
"Cette confusion nous a beaucoup coûté, je regarde le score de Xavier Bertand, Laurent Wauquiez... Ils sont la consécration d'une ligne claire sans aucune confusion avec En marche"
Vision partagée par Xavier Garcia, tête de liste des Alpes-Maritimes pour la liste union de la gauche de Jean-Laurent Félizia, premier secrétaire du PS 06 et enseignant à l'université Côte d'Azur. "C'est conforme au trouble qu'il y a eu pendant la campagne. Cela a a fait grimper le RN. Ce score peut aussi être perçu comme des gestes de mauvaise humeur au premier tour des électeurs niçois. Mais ce n'est pas définitif".
Opposition au maire ?
Des électeurs niçois déçus ? Perturbés peut-être, entre autre par la démission de Chirstian Estrosi de son parti les républicains en mai dernier. Pour Pascal Perrineau, politilogue et enseignant à Sciences PO (notamment à Menton), le bon score du RN à Nice n'a rien d'étonnant. "Le RN est dans une opposition active et radicale au maire. Mais, je pense que ce résultat n'est pas propre à Nice, mais plutôt à une dynamique de région" analyse-t-il.
En 2015, à Nice, Christian Estrosi, élu à la tête de région avait explosé les scores au second tour : 63,91 %. Au premier tour l'écart avec aujourd'hui est d'autant plus marquant. Christian Estrosi arrivait devant avec 43,54 % contre 34,27 % pour Marion Maréchal-Le Pen.
Du côté de Christian Estrosi, ce lundi 21 juin matin c’est un peu la gueule de bois, pas de nouvelles réactions sur son fil twitter.
Ce dimanche soir, résultats en poche, il remerciait les électeurs de s’être déplacés. Puis, dénoncait les sondages qui promettaient une large victoire de Thierry Mariani. Sur les résultats et les scores de son camp aux régionales : pas grand chose.
"Nous sommes à Nice, à égalité avec le RN à peine distancé de deux points dans la région. Le péril de l'extrême droite reste présents dimanche prochain, j'appelle chacun à prendre ses responsabilités" s'exclamait Christian Estrosi.
?️Régionales 2021 : à Nice, le RN légèrement en tête, un désaveu pour Christian Estrosi ?
— France 3 Côte d'Azur (@F3cotedazur) June 21, 2021
A Nice, 37,11% pour le RN de @ThierryMARIANI contre 36,87 pour @RenaudMuselier. https://t.co/yAl08yAQuL pic.twitter.com/FsqA3XGS7K
Je remercie les électeurs qui se sont déplacés aujourd’hui pour faire vivre la démocratie. Ce soir, nous avons réussi à dénoncer ce que le microcosme et les pronostics voulaient nous faire croire. #regionales2021 #departementales2021
— Christian Estrosi (@cestrosi) June 20, 2021
Déclin de la droite républicaine aux régionales et de Christian Estrosi dans sa ville ? Il faudra attendre dimanche prochain pour en avoir le coeur net.
Aux départementales, la barre maintenue
Dans le cadre des éléctions départementales dans les Alpes-Maritimes, bastion de droite, la majorité LR sortante semble en apparence confortée avec 43,5% des voix, mais dans le détail, les résultats montrent les profondes divisions à l'oeuvre au sein de la formation: une partie des électeurs a voté le même jour LR aux cantonales et RN à l'élection régionale.
Les adjoints de Christian Estrosi tiennent le RN à distance et le devancent sauf dans un canton (Nice-8) où le RN dépasse d'une courte tête. La gauche pourrait conserver un siège (Contes) et en gagner un, en alliance avec les écologistes (Grasse 2).