La commission d'instruction s'est réunie ce jeudi 15 septembre 2022 pour délibérer au sujet de la révision ou non du procès Omar Raddad. Une décision sera finalement annoncée le 13 octobre.
C'est l'une des affaires criminelles les plus célèbres de France. Le dossier Omar Raddad ne cesse de faire couler de l'encre. 28 ans après sa condamnation en 1994, pour le meurtre perpétré en 1991, d'une riche veuve, l'espoir d'une révision n'a jamais été aussi proche pour son ancien jardinier.
Une nouvelle audience, à huis clos s'est tenue ce jeudi 15 septembre 2022. "Des éléments nouveaux" ont été présentés à la commission d'instruction de la Cour de révision, indique maître Sylvie Noachovitch, l'avocate d'Omar Raddad.
Contactée, elle indique qu'une décision quant à la révision ou non de ce procès sera finalement rendue le 13 octobre 2022. "Nous avons tous les espoirs qu'une décision soit favorable", a affirmé l'avocate à la presse.
L'espoir des analyses génétiques
Maître Sylvie Noachovitch a sollicité la désignation d'un laboratoire spécialisé en génétique et d'obtenir les auditions des gendarmes qui, selon elle, "ont mené une enquête secrète" dans cette affaire.
L'avocat général m'a suivie sur ma demande d'expertise génétique.
Me Noachovitch, avocate d'Omar Raddad
Concrètement, "la commission d'instruction peut soit ordonner de nouvelles expertises, soit rejeter la requête, soit la transmettre directement à la Cour de révision, laquelle aura le dernier mot sur l'organisation d'un nouveau procès, un événement rarissime en France" précise l'AFP.
La commission d'instruction analyse donc les conclusions d'un expert en génétique qui a étudié quatre empreintes ADN trouvées sur deux portes et un chevron de la scène de crime, et qui ne correspondent pas au profil génétique de l'ex-jardinier.
C'est sur ces deux portes qu'avaient été écrites les inscriptions : "Omar m'a tuer", emblématique de cette affaire, et "Omar m'a t", avec le sang de la victime.
Dans des notes de 2019 et 2020, l'expert en génétique avait relevé la présence de 35 traces d'un ADN masculin inconnu sur l'inscription "Omar m'a t" et a conclu en faveur de l'hypothèse d'un dépôt de ces empreintes au moment des faits et non d'une "pollution" ultérieure, notamment par les enquêteurs.
La longue attente d'une révision
Omar Raddad avait bénéficié d'une grâce partielle en 1996, ce qui n'annule pas sa condamnation.
Il avait été condamné, en 1994, à 18 ans de réclusion pour le meurtre de Ghislaine Marchal qui avait été retrouvée morte dans la cave de sa propriété de Mougins (Alpes-Maritimes).
En novembre 2021, une requête en révision a été demandée puis examinée à huis clos. Puis les décisions de révisions ont été repoussées à plusieurs reprises.
Le 16 décembre 2021, les magistrats parisiens avaient consenti aux demandes de complément d'information de la défense de l'ancien jardinier azuréen.
Le 19 mai 2022, une énième audience s'est tenue au Palais de Justice de Paris, toujours à huis clos. Un supplément d'information a alors été ordonné et la décision a été renvoyée au jeudi 15 septembre 2022... puis au 13 octobre donc. "Nous devons attendre sereinement", indique Me Noachovitch.
En 2002, une première requête en révision déposée par Omar Raddad avait été rejetée.