Après le chavirage de son concurrent Brieuc Maisonneuve, le skipper niçois Jean-Pierre Dick est venu à son secours ce dimanche. Il raconte, aujourd'hui, les modalités de ce sauvetage en haute mer.
En mer, la course entre les hommes s'est suspendue le temps d'un sauvetage en mer. Une manoeuvre complexe, alors que le bateau de Brieuc Maisonneuve était retourné et que le skipper de 47 ans, qui naviguait en catamaran, était déjà à l'eau.
"Pour la récupération, j'ai pu voir le bateau assez près de Brieuc, je me suis dirigé vers la voile. Là, j'ai finalement décidé de déplomber le moteur, et de passer en mode moteur, ce qui était une bonne chose. J'ai fait quelques passages à côté du bateau de Brieuc, en commençant à me préparer avec une corde, et finalement, à un moment, il a fallu que Brieuc se décide d'y aller" détaille Jean-Pierre Dick.
"Un bon nageur"
Durant cette manoeuvre, l'agilité de Jean-Pierre Dick a permis de placer le navire dans la meilleure position : "Je suis passé le plus près possible du bateau, il a nagé et c'est un bon nageur d'ailleurs, à faire du crawl juste derrière. Le bout est passé, il l'a récupéré, c'était peut être la partie la plus dangereuse pour nous, mais pas la plus difficile".
Remonter à bord du navire n'a pas été non plus une mince affaire : "Avec la fatigue, Brieuc a eu du mal à remonter, le tableau arrière est un peu haut. On a dû utiliser les moyens de survie du bord avec une sous-dorsale qui permet de tirer au niveau des bras, par le dos, la personne qui est tombée à l'haut. Avec un bout sur un winch, on a réussi à le remonter un petit peu. La bonne idée c'était pas celle là, c'était de sortir une échelle, et Brieuc a pu monter les marches doucement, et c'en était fini de cette récupération."
Cap sur les Açores
Après ce sauvetage, alors que le Niçois vit désormais son aventure en solitaire, à deux, il a accompagné son message d'un texte pour que Brieuc "puisse retrouver son bateau et la force de repartir du bon pied."
Quant à la route des deux hommes, elle a été quelque peu modifiée : "Nous mettons le cap au 300, vers les Açores : C'est la solution qui nous paraît la meilleure pour que Brieuc puisse partir à la recherche de son bateau avec son équipe, au plus vite. Nous aurons des secousses sur la route : vent fort, de face, des vagues, mais nous avons l'habitude, tout comme le JP54 « Notre Méditerranée – Ville de Nice », qui tient la cadence. Plus précisément, nous prévoyons une arrivée à Punta Delgada dans la nuit de mardi à mercredi."
Le Niçois pourra ensuite remettre le cap sur la Guadeloupe pour franchir la ligne d'arrivée de cette Route du Rhum cuvée 2022.