Saint-Tropez, Saint-Jean Cap Ferrat... quelles sont les communes de la Côte d'Azur qui comptent le plus de résidences secondaires ?

Les plages de sable fin, l'eau turquoise et les montagnes de la Côte d'Azur attirent les étrangers et les Parisiens depuis les années 50. Comment les communes s'organisent-elles face à la pression immobilière des résidences secondaires ? A Nice, Menton ou Cagnes-sur-Mer, les propriétaires de maison de vacances doivent payer une taxe supplémentaire.

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Sur le littoral varois et azuréen, 21,7% des logements sont des résidences secondaires, selon une étude de l'Insee datant de 2017. Cela représente un logement sur cinq, alors que la moyenne nationale est située à 9,5%. 

Certaines communes azuréennes se vident carrément pendant l'hiver à l'image de Théoule-sur-Mer, qui voit sa population passer de 1200 habitants en hiver à 12.500 en été.

Depuis la crise du Covid, la situation s'est intensifiée avec de plus en plus d'acheteurs et des prix qui grimpent. "Il y a eu un concours de circonstances : des taux d'intérêt historiquement bas - du jamais vu ! - et des clients qui avaient fait des économies pendant le confinement et voulaient acheter une résidence secondaire", explique Sylvie de Mersseman, agent immobilier à l'agence Vizcaya à Nice.

Comme il n'y avait pas assez de biens par rapport au nombre de clients, les gens achetaient sans négocier et ça a fait augmenter les prix

Sylvie de Mersseman

Depuis juillet 2019, les prix des biens immobiliers ont augmenté de 12,9% sur le littoral de la région PACA, selon une étude de meilleursagents.com, publiée en juillet 2022. 

Les stations balnéaires de la Côte d'Azur restent les plus chères de France, avec des prix au m² souvent plus élevés qu'à Paris où ils s'élèvent à 10.000€/m².

La French Riviera attire beaucoup d'acheteurs étrangers. "Je dirais qu'on a un tiers de Parisiens qui viennent télétravailler ici et deux tiers d'étrangers, notamment originaires d'Europe du Nord : des Danois, des Suédois, des Finlandais...", confirme Sylvie de Mersseman.

"Ce qui les attire à l'évidence c'est le climat et puis, le fait que la French Riviera ait une connotation haut de gamme, ça correspond à un type de clientèle", développe l'agent immobilier : "L'aéroport international aussi, ça joue énormément, c'est vraiment facile d'accès".

Cette clientèle avec un pouvoir d'achat plus élevé tire les prix vers le haut, rendant l'accès au logement difficile pour les locaux : "ça oblige un foyer avec des revenus moyens à s'excentrer un peu", admet Sylvie de Mersseman. 

Opposition des mairies 

Face à ce constat, certaines municipalités refusent que leurs villes ne se transforment en stations balnéaires. Depuis 2017, la loi permet aux communes situées en "zone tendue" d'augmenter la taxe d'habitation payée sur les résidences secondaires, jusqu'à 60%. 

Comme d'autres communes de la côte d'Azur, Saint-Jeannet, un village situé dans l'arrière-pays niçois, a pris la décision d'appliquer la surtaxe maximale de 60%, mardi 5 juillet. 

"Il y a très peu de logements à louer à Saint-Jeannet et on a déjà des problèmes de stationnements... On ne veut pas se faire submerger", justifie Mohamed Benaissa, directeur général des services à la mairie.

Sur cette carte, les communes colorées sont celles qui ont augmenté la taxe d'habitation sur les résidences secondaires. En beige, les collectivités qui n'appliquent pas de surtaxe.

A Menton, les propriétaires de maison de vacances doivent payer une taxe d'habitation 30% plus élevée, à Nice elle est de 60% et à Saint-Laurent du Var, la surtaxe appliquée est de 20%.

Mais Mohamed Benaissa a bien conscience que cela ne sera pas la solution miracle : "même si ça ne devait libérer qu'un logement ou deux, ce serait déjà ça".

"La clientèle fortunée n'est pas vraiment impactée, confirme Sophie de Mersseman. Ils ont un peu râlé mais je n'ai vu aucun client remettre sa maison en vente pour ça".

"Et puis, de toute façon ils font 15 jours de location saisonnière et ils ont remboursé leur taxe d'habitation", conclut l'agent immobilier. A défaut de faire fuir les propriétaires de maison de vacances, cette mesure permet aux communes de renflouer leurs caisses. La commune de Saint-Jeannet devrait récupérer 130.000€, selon les estimations les plus optimistes. 

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