Témoignage : la vie heureuse d'un Niçois en Thaïlande

Il devait juste passer un mois de vacances en Thaïlande, mais on lui a proposé un bar à cocktails sur la plage, alors il est resté. Cela fait maintenant 24 ans que ce Niçois d'origine est installé en Thaïlande. De la douceur du cours Saleya à la frénésie de Bangkok, récit d'un expatrié.

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Parfois, je me lève le matin, et j’ai envie d’une balade au bord de mer ou d’un café sur le cours Saleya…” confie Fabrice, en essayant de s’éventer pour dissiper l’étouffante chaleur qui s’est abattue sur la ville depuis quelques jours. Installé depuis 24 ans en Thaïlande, ce Niçois reste nostalgique de sa région d’origine. “ Ce qui me manque le plus, ce sont les 4 saisons bien différenciées, et surtout l’hiver au ski. Ici ça oscille entre chaud et très chaud, avec la mousson au milieu " dit-il en rigolant.

Après quelques années d’école de commerce à Nice, Fabrice Loré part en vacances en Thaïlande " par accident " pour un premier voyage en 1994. A son retour, il n’a qu’une idée en tête : s’installer pour de bon dans le royaume. C’est chose faite en 1996, lorsqu’il pose ses valises sur l’île paradisiaque de Koh Samui. " Je devais passer un mois de vacances et rentrer, mais on m’a proposé un bar à cocktails sur la plage et mon histoire avec la Thaïlande à commencé " raconte-t-il.


Double coup de foudre


" Avant mon premier voyage, je ne connaissais absolument rien de l’Asie, je n’avais pas d’attirance particulière. Je ne voulais pas quitter la France parce que j’en avais marre " se rappelle Fabrice, qui parle du pays comme d’une jolie femme. " Après ma rencontre avec la Thaïlande, je ne l’ai plus quittée, ca a été le coup de foudre. "

Mais le cœur de Fabrice n’a pas fini de chavirer, au Royaume du Siam. En 2004, alors qu’il vient d’ouvrir une petite boulangerie pâtisserie, à Koh Samui, il voit une magnifique jeune femme passer tous les matins devant sa vitrine. Un jour, il se décide. Armé de son plus beau sourire et d’un gâteau, il aborde la jeune femme. Elle s’appelle Paï, elle est maîtresse dans une école maternelle. " Je lui ai offert un éclair au chocolat et on ne s’est plus quitté ", se souvient-il. Elle le suivra jusqu'à Bangkok ou le couple s’installe en 2006.
 


L'aventure de l'immobilier


La Thaïlande est à la mode et l’immobilier dans la capitale explose. Fabrice, crée une agence immobilière, spécialisée dans le logement pour les expatriés. Coeur de cible: Les Français qui veulent s'installer en Thaïlande. " J’ai eu la visite de pas mal de gens de Nice. J’ai même fait la connaissance d’expatriés niçois avec qui nous avions des amis en commun ! "

Le monde est petit, mais Bangkok est immense. Et parfois très embouteillée. Alors, Fabrice a une vie bien réglée. Il vit avec Paï et leur fille de 13 mois Alisa, dans une belle maison en plein cœur de la ville. " Mes journées sont bien remplies. Ca commence tôt le matin, vers 6 h 30, ou j’essaie d’avoir un peu de temps avec ma fille avant le petit-déjeuner, résume Fabrice. Ensuite, je saute sur mon scooter et je décolle pour le bureau où je retrouve mon équipe ".

Après toutes ces années dans le pays, il est bien placé pour conseiller les expatriés et leur expliquer la législation locale. “ Avec le boom de l’immobilier, l’offre est plus grande ici qu’en France. Il y a des centaines de milliers de biens sur le marché ! Et il y a de belles opportunités, ajoute l’agent immobilier. D’autant qu’ici il n’y a ni taxe foncière, ni impôts locaux, ni droits de succession à payer ! "
 

La nostalgie du pays niçois 


Lors de ses rares moments de libre, il joue au football avec Les Gaulois de Bangkok, le club historique des francophones de la capitale, " pour décompresser et voir les copains ". Fan de l’OGC Nice, il ne rate aucun match de son équipe préférée, qu’il suit grâce à internet.

Car, à 47 ans, jamais Fabrice n’a coupé le lien qui l’unit à sa ville natale. " Je n’ai que d’excellents souvenirs de ma jeunesse à Nice ", dit-il dans un grand sourire, avant d’énumérer tous ces moments magiques : " Les étés qui duraient de mi-mai à fin septembre, les pique-niques sur la plage, les bals dans les villages de l’arrière-pays, les matchs de foot de 17 h jusqu'à ce que la nuit tombe… "

Celui qui se considère Niçois avant d’être Français, a gardé ses attaches dans la cité de la baie des anges. " C’est là où se trouve ma famille et mes amis d’enfance, et plus les années passent et plus j’aimerais y séjourner plus longtemps, pour les vacances. " Désormais touriste dans son propre pays, Fabrice suit l’actualité française de loin. " D’un côté, je me dis que nous avons de la chance d’être français, mais comme nous sommes un peuple de râleurs, on ne s’en rend pas forcément compte ! " dit-il avant d’ajouter : " Mais je me rends compte que la France que j’ai connue avant mon départ dans les années 90, n’existe plus. "
 

Un retour en France ?


Difficile pour lui d’avoir un avis, mais il le sent bien, " en France maintenant tout semble plus compliqué, le coût de la vie a vraiment augmenté et j’imagine que ça ne doit pas être facile pour tout le monde ", avoue l’agent immobilier. Alors, lorsqu’il vient en France avec Paï pour les vacances, c’est  " en tant que visiteur et du coup, on l’apprécie davantage car nous ne voyons que les bons côtés. Mais après 1 mois, nous sommes contents de rentrer à Bangkok ! "

Aujourd'hui, ce Niçois du bout du monde se pose malgré tout quelques questions sur son futur. " Un retour en France, pourquoi pas? Mais vu la conjoncture actuelle ça ne me donne pas envie. Et d’un point de vue professionnel, dans les prochaines années, il y aura plus d’opportunités dans la zone Asie et en Thaïlande, qu’en Europe ", affirme-t-il.

Sa fille Alisa, elle, aura bientôt son passeport français. S'il n’est pas submergé de travail à son agence immobilière à Bangkok, Fabrice Loré espère bien venir en vacances à Nice, le plus rapidement possible. Pour présenter sa fille à toute la famille. Et revoir le cours Saleya.
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