Depuis le passage de la tempête Aline dans les Alpes-Maritimes, l'attention se porte majoritairement sur les dégâts qui ont eu lieu dans la vallée de la Vésubie. Ce lundi, le ministre de la transition écologique est en déplacement dans le département et ne se rend qu'à Saint-Martin-Vésubie. La vallée de la Roya serait-elle délaissée ?
Trois jours après le passage de la tempête Aline dans les Alpes-Maritimes, l'heure est à la constatation des dégâts et à la reconstruction dans les vallées impactées par ce violent épisode météorologique. Ce lundi 23 octobre, Christophe Béchu, le ministre de la transition écologique, est de passage dans les Alpes-Maritimes.
Il est resté plusieurs heures à Saint-Martin-Vésubie, dans la vallée de la Vésubie, mais ne s'est pas rendu dans la vallée de la Roya. Pourtant, cette vallée a elle aussi été touchée par la tempête. Mais les dégâts ne sont pas vraiment comparables.
La Vésubie beaucoup plus touchée
Les routes autour du pont Maïssa de Saint-Martin-Vésubie se sont effondrées, d'autres ont été emportées, bloquant l'accès à trois quartiers du village.
Certains foyers ont été privés de connexion à internet. A ce jour, environ 150 habitants du village de Venanson ne peuvent rejoindre Saint-Martin-Vésubie qu'à pied ou en vélo car le pont qui mène de la première commune à la seconde est infranchissable.
Dans la vallée de la Vésubie, des bus ont été emportés par le courant à la suite de la montée du niveau de l'eau de la rivière.
A côté, les incidents relevés dans la Roya sont d'une moindre gravité. Le plus illustre d'entre eux concerne le passage à gué du bourg neuf, à Tende, qui a été submergé. Dès le soir même, le passage était rétabli. Il a depuis été regoudronné. Par ailleurs, certains habitants ont vu leurs caves inondées, mais leur problème était pour la plupart réglé après quelques heures de nettoyage.
Il est donc indéniable que la vallée de la Vésubie a davantage été touchée par l'épisode méditerranéen que les vallées de la Tinée et de la Roya, entraînant d'une part une plus grande mise en lumière des évènements qui s'y sont produits, en particulier à Saint-Martin-Vésubie, et d'autre part le "privilège" exclusif de recevoir la visite d'un ministre en exercice.
La Roya délaissée ?
De quoi susciter du ressentiment dans la vallée voisine de la Roya ? Il faut le dire d'emblée, la réponse est non. Joint par téléphone ce lundi, le maire de Tende ne cache pas une certaine déception. "On est un peu peinés, assume Jean-Pierre Vassallo, c'est sûr qu'on aurait aimé que le ministre trouve un petit créneau pour venir nous voir. Cela aurait fait plaisir aux gens".
Mais l'édile reconnaît sans problème que "la vallée de la Vésubie a été largement plus impactée que la Roya" et insiste sur le fait qu'il ne souhaite pas polémiquer. "Ce n'est pas le moment", dit-il. "Surtout que nous avons l'impression d'avoir été soutenus. Le préfet a été réactif. Il est très vite venu nous voir", affirme Jean-Pierre Vassalo.
"Dans la Roya, tout va bien !"
"On ne se sent pas délaissés du tout", confirme Sébastien Olharan, maire de Breil-sur-Roya, qui a participé à la rencontre organisée avec le ministre de la transition écologique, sans voir un quelconque mépris dans le choix de ce dernier de ne se déplacer qu'à Saint-Martin-Vésubie.
"Nous avons été conviés pour porter la voix de la Roya. Et les membres du gouvernement n'ont pas un emploi du temps extensible. Après la tempête Alex, Emmanuel Macron n'était venu que dans la Roya...Cette fois, c'est dans la Vésubie !", argumente le maire de Breil-sur-Roya.
D'autant que "dans la Roya, tout va bien", assure-t-il. Au contraire, Sébastien Olharan semble rassuré : "cela donne le sentiment que les travaux post tempête Alex ont été faits de manière pérenne et résiliente".
Lui aussi reconnaît tout à fait que le pire est "manifestement dans la Vésubie". Un son de cloche partagé par les deux élus, qui attendent plutôt que ces évènements météorologiques malheureux soient officiellement reconnus comme une catastrophe naturelle.