Trois enquêtes préliminaires ouvertes par le procureur de Nice sur la gestion de la Chambre de commerce et d'industrie

C’est pour des faits de "prise illégale d'intérêts", de "détournement de fonds" et de "favoritisme", que le procureur de la République de Nice a ouvert une série d’enquêtes préliminaires concernant la Chambre de Commerce et d’Industrie de Nice.

Ni une, ni deux, mais bien trois. C’est le nombre d’enquêtes préliminaires que le procureur de Nice, Xavier Bonhomme, a souhaité ouvrir le 30 novembre 2021, a-t-on appris ce mardi 15 février par l’Agence France-Presse.

Elles ont été confiées aux enquêteurs de la police judiciaire.

Des suspicions présumées de prise illégale d'intérêts visent un marché public relatif à des travaux de voirie au port de Nice. Ce marché a été attribué par le gestionnaire, la CCI, à deux sociétés de Philippe Renaudi, qui était élu à cette même CCI. Il est également le président du groupe homonyme - dont fait partie la société de construction Tama, spécialisée dans les travaux publics –, a été élu le 9 décembre 2021 à la tête de la CCI Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Philippe Renaudi préside aussi l'Union pour l'entreprise 06, et représente localement le Medef, le syndicat patronal, et la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME).

La justice investigue aussi des faits possibles de prise illégale d'intérêts et de favoritisme liés à des subventions allouées par la CCI à cette même organisation patronale, l'UPE 06.

Interrogé par l'AFP, Philippe Renaudi a déclaré qu’une récente décision de la justice administrative a reconnu son droit, en tant que simple élu à la CCI, de pouvoir postuler à des appels d'offres de ce même organisme.

Evoquant les subventions allouées à l'UPE 06, Philippe Renaudi justifie ces prestations car elles ne "pouvaient être effectuées que par notre organisation dans la mesure où il s'agissait de communiquer auprès de nos 10.000 adhérents".

Jean-Pierre Savarino également visé

La troisième et dernière enquête demandée par Xavier Bonhomme se penche sur des détournements de fonds présumés, qui auraient pu alimenter le train de vie de la direction de la CCI, que préside Jean-Pierre Savarino.

Une carte bancaire intéresse les enquêteurs, elle aurait été débité par des dépenses jugées personnelles, comme pour le règlement d'une amende pour excès de vitesse.

La CCI de Nice réagit 

Contactée cette après-midi, la CCI fait savoir qu’elle reste à disposition de la justice par la voix de son attachée de presse.

Elle justifie "l’ouverture d’une enquête préliminaire" comme "conséquence logique du signalement effectué par Anticor 06, en septembre 2021, relatif au Rapport de l’Agence française anticorruption, remis à la CCI Nice Côte d’Azur fin juillet 2021, suite au contrôle effectué concernant la mise en application par la CCI des procédures imposées par la loi Sapin 2."   

La CCI a "manifesté auprès du Procureur sa disponibilité pour lui remettre l’ensemble des éléments relatifs à l’enquête qu’il diligente."

Mediapart et Anticor 06 à la manœuvre

Ces trois enquêtes font suite à la transmission au parquet d'un rapport de l'Agence française anticorruption (AFA), rendu après un contrôle des pratiques de la chambre consulaire en 2019, ainsi qu'à un signalement de l'association Anticor s'appuyant sur ce même rapport révélé par Mediapart en septembre 2021.

Le média fondé par Edwy Plenel avait pu consulter un rapport confidentiel de l'Agence française anticorruption, une structure créée par la loi du 9 décembre 2016 sur la transparence, la lutte contre la corruption et la modernisation de la vie économique.

-Avec AFP

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