Victimes du terrorisme : ce qu'elles attendent du congrès qui s'ouvre ce jeudi à Nice

Trois après l'attentat qui a fait 86 morts et plus de 458 blessés sur la Promenade des Anglais, la ville de Nice accueille le congrès des victimes du terrorisme. Près de 700 personnes, touchées par des attentats dans le monde entier, sont attendues sur trois jours. Qu'espèrent-elles de l'événement ?

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Londres, le 3 juin 2017. Sara Zelenak meurt poignardée dans l'attaque du London Bridge. Elle avait 21 ans.

Sa mère Julie Wallace, était une des premières arrivées ce jeudi matin au Palais Acropolis, à Nice, pour l'ouverture du congrès des victimes du terrorisme.

Il n'y a pas d'aide ou de traitement pour les gens comme nous, déplore Julie Wallace. Ils ne peuvent plus continuer à vivre. Ils se replient sur eux-mêmes, ils sont brisés à jamais. Ils tiennent le coup avec des anti-dépresseurs, ils vont voir un thérapeute, une fois ou deux, mais ils ont besoin de plus. Ils ont besoin de temps, d'une aide globale pour se réparer.

A l'occasion de l'ouverture du 8ème congrès des victimes du terrorisme à Nice, interview d'une des participantes, qui a perdu sa fille à Londres dans l'attaque du 3 juin 2017. ©France 3 Côte d'Azur
Pendant trois jours, près de 700 victimes d'attentats commis dans 35 pays ces 20 dernières années se réunissent, à Nice. De nombreux experts sont également attendus.

Ces journées organisées par l'Association française des victimes du terrorisme avec la ville de Nice, sont conçues comme un temps de rencontre et d'échange. Parmi les thèmes qui doivent être abordés, l'accompagnement des victimes, leur indemnisation, le rôle des Etats dans la prise en charge, le cas spécifique des enfants ou encore l'accompagnement des bénévoles et des personnels d'urgence, premiers à intervenir en cas d'attentat.

Romain, lui, est arrivé de Paris. Victime des attentats du 13 novembre 2015, il est intervenu, à la tribune, pour évoquer son parcours, cahotique, de victime depuis quatre ans.

Le parcours nous a emmené dans des lieux totalement inattendus. Le Palais de l'Elysée, le Ministère de la Justice, tout dernièrement le Palais de l'Europe à Strasbourg. Il nous a mené aussi quelquefois à l'hôpital. C'est vraiment un parcours en dents de scie. En tout cas on est content de pouvoir se retrouver aujourd'hui.


De nombreuses associations de victimes ont fait le déplacement jusqu'à Nice, à l'image de Life for Paris, qui regroupe des victimes des attentats du 13 novembre 2015.
 

 "Promenade des Anges" a refusé d'être partenaire du congrès

Seule fausse note, les victimes de l'attentat de Nice regroupées au sein de l'association "Promenade des Anges" ont refusé de s'associer
à l'événement.

Dans un communiqué, l'association s'explique, estimant que la place laissée à la parole des victimes est insuffisante dans l'événement : 

"Ce CIVT s’annonce comme un congrès de spécialistes, rassemblant autorités françaises et internationales aux côtés d’intervenants en matière de terrorisme, disposant tous de temps de parole largement supérieurs à ceux des victimes. Nous regrettons ce fort décalage avec l’intitulé du congrès : Faire entendre la voix des victimes".

"Nous ne pouvons pas honnêtement circonscrire nos propos à la « parole positive » qu’il nous a été demandé de porter devant l’auditoire international du CIVT" ajoute l'équipe de Promenade des Anges.

"L'association avait proposé de participer à la table ronde sur le rôle des Etats pour soulever des questions autour de la médecine légale, la communication aux familles, le prélèvement et la restitution des organes, ce qui lui a été refusé", a précisé Thierry Vimal, co-président de Promenade des Anges, à l'AFP.

 Pour Guillaume Denoix de Saint-Marc, président de l'Association françaises des victimes du terrorisme, c'est tout le contraire : "Cet événement permet de parler sans tabou, de dialoguer et de renforcer notre résilience et celle de la société".

De nombreuses victimes de l'attentat de Nice seront présentes à titre individuel, pour suivre notamment les débats sur leur prise en charge. Plusieurs centaines d'entre elles se sont encore signalées au fonds d'aide aux victimes cette année, trois ans après l'attentat. C'est le cas de Florence Marcé et de sa fille Lucie, qui ont beaucoup de mal à surmonter leur traumatisme :
 
Le congrès international des victimes du terrorisme se tient à Nice jusqu'à samedi 23 novembre.
 
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