L'orage, qui a permis cette observation depuis la Côte d'Azur, était localisé à l'est de Minorque, dans les Baléares. Son intensité était telle que les farfadets se sont multipliés. Des phénomènes lumineux visibles à l'oeil nu, mais il est conseillé d'avoir du bon matériel photo pour les immortaliser car ils sont très brefs.
Quand il ressort pour une troisième nuit blanche d'observation céleste, Laurent Richard ne s'attendait pas à voir autant de phénomènes lumineux transitoires.
Ce chasseur d'orages traque notamment les sprites (ou farfadets), ces flashs lumineux rouges qui se produisent lors d'un orage et qui durent moins d'une seconde.
"J'ai capturé 83 sprites en quatre heures, ça fait un sprite toutes les 2'50 !", s'exclame Laurent Ricard.
C'est la première fois de ma vie que j'en vois autant !
Laurent Richard, chasseur d'oragesà France 3 Côte d'Azur
Dans une vidéo publiée, il a compilé toutes ces apparitions dans le ciel :
Le photographe chasse les orages depuis environ deux ans. Quand il les trouve, il alimente ses réseaux sociaux, notamment cette page Facebook et ce compte instagram.
Orages sur les Baléares
C'est vers minuit et demi, dans la nuit du vendredi 1er au samedi 2 novembre, que Laurent Richard se poste sur une plage de Saint-Laurent-du-Var. "J'ai installé mon matériel rapidement : deux appareils photos avec des batteries de recharge externes", détaille le photographe.
Il faut définir où se trouve l'orage, la distance, le cadrage pour cibler le bon endroit.
Laurent Richard, chasseur d'oragesà France 3 Côte d'Azur
Pour réaliser les bons réglages et le bon cadrage, Laurent Richard s'inspire de deux autres photographes - ses mentors : Denis Huber et Nicolas Escurat.
Cette nuit-là, il vise un orage qui se situe entre 450 et 550 kilomètres de là, dans les Baléares, à l'est de Minorque. Mais heureusement, sur la Côte d'Azur, le ciel est dégagé. "Les sprites, on ne peut les chasser que quand il y a un super ciel", poursuit Laurent Richard. "C'est la première fois que j'en vois à l'oeil nu !"
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Le photographe azuréen est chanceux : parmi les farfadets, il photographie deux méduses, surnom donné à une forme de farfadet. "J'aime le ciel profond et quand un sprite s'imprime sur l'écran de l'appareil, il y a comme une adrénaline !", raconte-t-il.
Un travail de patience
Ces phénomènes lumineux transitoires se produisent dans la mésosphère (haute atmosphère) lors de nuits d'orages. Les sprites sont liés aux électrons et leur couleur rouge est dû à la présence d'azote dans l'air.
Pouvoir capturer un farfadet, il faut donc des conditions météorologiques particulières (nuit d'orages) et beaucoup de patience. En 2020, Denis Huber avait été le premier à en photographier depuis la Côte d'Azur, après plusieurs années de traque...
"Je ne touche plus terre !", s'était-il exclamé à l'époque quand France 3 Côte d'Azur l'avait interviewé. "Je suis tellement heureux d'avoir 'enfin' sorti une image de sprite depuis chez moi. Cela fait plus de trois ans que je chasse sans succès !" L'orage se trouvait alors à 575 km d'Antibes, entre Rome et la Sardaigne.