La plage anciennement dévolue aux forces de l'ordre après la Seconde guerre mondiale s'apprête à rouvrir à Nice. Après l'attribution de la concession à Castel Plage - l'établissement voisin - et de longs travaux, ce site historique du littoral va pouvoir accueillir à nouveau du public.
Douze mètres sous Rauba Capeu et sa sculpture "I Love Nice", un site historique du littoral niçois est en pleine renaissance. La réouverture de ce site, auparavant tant aimé par les amateurs de plongeons, est prévue en ce mois de mai 2023.
C'est d'ailleurs ce qu'il l'avait fait fermer, en raison des risques encourus par les nageurs. Trop de PV dressés ou de blessés avaient été enregistrés et son accès, interdit par arrêté préfectoral.
Les Bains de la Police avaient ensuite été grillagés à partir du 4 août 2019.
Un site en partie détruit en 2017
En 2017, cette partie de la promenade des Anglais - qui comporte une plage surplombée d'une dalle de béton et de deux niveaux accrochés à la roche - ne répond pas aux exigences du décret plage de 2006 stipulant qu'aucune structure en dur ne peut perdurer sur le littoral.
Des engins de démolition rentrent en action le 27 novembre de cette année-là pour ôter la dalle sur les galets et une plateforme utilisée par les plongeurs. La plage a été délaissée en 2015 lorsque la préfecture des Alpes-Maritimes n'a pas renouvelé la concession faite aux agents des forces de l'ordre.
Le renouveau après des mois de travaux
Pour rendre savoureuse la nouvelle recette de ces lieux, une nouvelle concession pour cet endroit emblématique du littoral niçois a été établie. C'est l'établissement voisin du Castel Plage qui a pris les commandes des lieux. Des mois de travaux et des centaines de milliers d'euros ont été investis pour métamorphoser ces Bains de la Police anciennement réservés aux forces de l'ordre.
L'établissement ne dispose désormais plus de plongeoir, mais d'une plonge. Un bar et une cuisine ont été taillés dans la roche, du sur-mesure. Deux niveaux dédiés aux clients qui pourront - presque - déjeuner ou dîner les pieds dans l'eau.
On est dans un lieu historique de Nice, qui a connu toutes les générations de Niçois. Ici, c'était plutôt les locaux, les pêcheurs... De ce fait, on est plutôt dans un lieu historique et endémique de Nice.
Ali Abdelhafidh, gérant des Bains de la Police et du Castel Plage
Ali Abdelhafidh, le gérant des deux établissements qui ponctuent la Promenade des Anglais, souligne le défi technique de cette mise en service.
"On a été obligé de faire un conduit de ventilation qui a été assez complexe, étant donné que l'on a dû percer la roche sur 12 mètres de hauteur. Cela a été une véritable performance."
La passerelle historique, abimée par plusieurs coups de mer, a été recréée pour résister aux intempéries. Concernant le béton coulé dans les années 1960, tout a disparu : "C'était une recommandation de l'architecte des Bâtiments de France, que tout le béton devait disparaitre dans le cadre de l'exploitation."
Les décors de fausse roche viennent ainsi s'ajouter au décor minéral naturel, une touche artificielle bien connue des décorateurs de cinéma.
Côté carte
Un accent méditerranéen sera décliné en ces terres nissardes. Au menu, des fruits de mer essentiellement.
"Cela va être beaucoup autour des poissons de la Méditerranée. On va être sur une carte avec des huîtres, des sashimis, des poissons entiers. Évidemment, on fera une petite restauration pour tous les gens qui n'aiment pas les fruits de mer, mais cela va être à dominante méditerranéenne" explique le patron de ces deux établissements niçois.
Il y aura des poissons à 32 euros, des entrées à 22 euros. On est à Nice, on n'est pas à Cannes, à Monaco, ou à Saint-Tropez. On a été obligé de s'adapter au portefeuille moyen des actifs ici. On ne vise pas tellement une clientèle internationale.
Ali Abdelhafidh, gérant des Bains de la Police et du Castel Plage
Des tarifs justifiés pour le gérant par des frais de fonctionnement supérieurs au Castel Plage dus à la configuration des lieux, et les travaux qui ont été effectués. C'est bien connu, quand on aime, on ne compte pas.