Un an avant le sommet de l’ONU sur les océans, la start-up azuréenne Deess met ses drones de 25 kilos à l’œuvre pour cartographier les fonds marins en vue de la création d’une aire marine protégée. Cette photogrammétrie va permettre d’identifier la nature des sols ainsi que les espèces qui les colonisent.
C‘est sur la plage des bains militaires de Nice que les deux drones, cette start-up locale officient pour photographier les fonds marins.
Ils mesurent 1 mètre carré et pèsent près de 25 kilos.
Pour financer ce projet de drones, la start-up Deess a bénéficié d’une première levée de fonds. C’est ainsi que ce groupe d’ingénieurs a pu mettre en place un projet qui pourrait révolutionner le traitement des fonds marins.
Vitesse et précision au service de l’environnement
Pour l’instant, la start-up ne possède que deux drones. Mais avec un projet si viable et si sérieux, gageons qu’elle séduira des investisseurs soucieux de participer au bien-être de la planète.
Il est entièrement autonome. Une fois qu’on l’a démarré, on le jette à l’eau et il suit son grand frère qui est à la surface. Le drone filme les fonds marins. Le plus impressionnant, c'est qu’il est capable de descendre en 3 minutes à 50 mètres de fond. Là où un plongeur mettrait plusieurs heures.
Pierre-Louis Hugues, ingénieur Deess.
De la science-fiction à la réalité, il n'y a souvent qu'un pas. Dans ce cas précis, la machine semble avoir dépassé l’homme.
« On va ajouter plus drones »
La start-up niçoise, incubée dans le secteur de Carras, n’en est qu’aux prémices de sa progression. Parmi les points forts, un quadrillage méthodique réalisé avec une précision sans faille. Actuellement, ces drones travaillent en « famille ». Le grand frère étant le GPS.
C’est guidé par un relais GPS qui indique au drone les zones à photographier que le drone photographie les zones importantes. Mais cette petite famille pourrait très rapidement s’agrandir.
Aujourd’hui, on fait un hectare par jour avec nos deux drones. On va ajouter plus de drones pour être de plus en plus efficaces. Il s'agit d'être mieux positionnés pour pouvoir s’attaquer à des zones plus éloignées de la côte et à plus grande profondeur aussi.
Frédéric Mittaine, fondateur de la start-up DEESS
Le temps de stockage de ces GPS coûtant très cher. Il fait partie des difficultés rencontrées par la start-up.
Une méthode imparable
La photogrammétrie est beaucoup plus précise qu’un relevé topographique par sonar, car elle permet de repérer la nature de sols ainsi que les espèces qui les colonisent comme les herbiers de posidonie ou autres coralligènes.
Un état des lieux des sols marins peut alors être établi afin de percevoir tous les éléments qui mettent danger l'environnement marin.
L’intérêt c’est de pouvoir avoir une évolution de ces habitats au cours du temps. On peut ainsi suivre les changements provoqués par les changements climatiques, la pollution ou l’évolution naturelle des habitats.
Cécile Sabourault Directrice du laboratoire ECOSEAS Université Côte d’Azur
Le chemin à parcourir est encore long avant le sommet de l’ONU sur les océans. Avant juin 2025, il faudra accroître de manière considérable la flotte de robots et faire face au traitement informatique d’une immense quantité de données.