Elles ont été aperçues par des photographes et des baigneurs à Saint-Jean-Cap-Ferrat et à Antibes notamment. Comme un dernier cadeau de Noël pour les baigneurs... Elles ? Des méduses ! Est-ce normal en cette saison ? Réponse d'un spécialiste.
Pour sûr, les photos de méduses, notamment celles d'Emmanuelle Lara, cette photographe de mer et nettoyeuse de plage niçoise, sème le doute. Postées sur sa page Facebook personnelle, elles pourraient presque créer la panique parmi les baigneurs qui goûtent toujours les joies de la mer... Notamment les courageux des bains de Nouvel an comme ce lundi à Antibes !
L'une des publications de la Niçoise, illustre la plage de Saint-Jean-Cap-Ferrat. À vous de juger :
Un autre internaute a, lui aussi, "pêché" en photo de beaux spécimens de ces méduses hivernales vers Antibes :
La preuve par les cartes
Au-delà des photos, la preuve par les cartes.
L’ACRI-ST est un organisme implanté à Grasse qui se sert de données satellitaires pour observer les fonds marins dont les méduses font évidemment partie. Sur les cartes réalisées durant les dernières 24 heures, on note quelques méduses éparses à Monaco ou encore à Marseille.
Vous pouvez suivre en temps réel l’évolution des situations sous-marines en cliquant sur ce lien.
Un autre instrument à votre disposition s’appelle Méduséo. Il vous permet de visualiser en direct la présence de méduses sur les plages Françaises. La carte de Méduséo révèle une présence faible de méduses sur les plages d'Antibes.
Pareil pour Saint-Jean-Ferrat ou Nice. Mais quelques méduses sont présentes à Villefranche-sur-Mer sur la plage des Marinières.
Ici, à Antibes, le 31 décembre :
« Cela n’a rien d’exceptionnel »
Du côté de l’Institut Océanographique de Monaco, les experts sont loin de s’affoler. Selon eux, les méduses étaient plus nombreuses qu’en été dans la Principauté en octobre et en décembre, malgré les températures hivernales.
Ce phénomène étonne les gens parce qu’ils sont en vacances et qu’ils ont le temps de les voir lors de leurs promenades. Depuis une bonne décennie, nous en observons tout au long de l’année, y compris l’hiver, il va falloir s’y habituer.
Olivier BrunelChef de service aquarium à l’Institut océanographique de Monaco
Un phénomène qui s’explique par les changements globaux qui interviennent en Méditerranée : le réchauffement de l’eau avec des périodes chaudes plus longues et plus fréquentes, mais aussi par la raréfaction de prédateurs comme le poisson-lune ou la tortue, ou encore la pollution de l’eau, favorable au développement du zooplancton dont se nourrissent les méduses dans leurs premiers stades de développement.
L’augmentation de la température de la mer favorise aussi leur développement. « Celles que l’on voit aujourd’hui sont nées il y a plusieurs mois, probablement au cours de l’automne » ajoute-t-il.
Il s'agit des pelagia noctulica autrement dit méduse pélagique. Elles sont urticantes, même lorsqu’elles sont alanguies, affaiblies sur le sable clair des plages de la Méditerranée.
Plutôt que de les voir terrées sous le sable ou les galets pourquoi ne pas nous rendre au musée océanographique de Monaco afin de suivre leur odyssée marine ?