Violences intrafamiliales : l'installation de pôles spécialisés dans les tribunaux attendue avec intérêt dans les Alpes-Maritimes

Un rapport parlementaire appelé "Plan rouge vif" a été remis à la chancellerie lundi. Il comporte 59 mesures pour faire évoluer le traitement des dossiers et la lutte contre les violences intrafamiliales. Dans les Alpes-Maritimes, l'augmentation de ce type de fait est faramineuse.

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L'annonce a été faite lundi 22 mai par le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti. Dans un rapport parlementaire, 59 mesures ont été proposées pour lutter contre les violences intrafamiliales ou aider à faciliter leur traitement.

Parmi celles retenues : la création d'un pôle spécialisé dans tous les tribunaux français. Aujourd'hui, les dossiers de ces affaires devaient passer à travers de nombreuses mains d'acteurs de la justice. 

Frédérique Grégoire, avocate et présidente du centre d'information sur les droits des femmes et des familles des Alpes-Maritimes raconte ce qui est vécu pour les victimes. "La difficulté, c'est qu'une femme victime de violences conjugales est prise en charge par toute une série d'intervenants dans le cadre de la justice. On a bien évidemment le juge pénal, le procureur de la République, le juge aux affaires familiales si la personne est mariée et qu'ils ont des enfants. Et si les enfants sont en danger, on a aussi le juge des enfants", détaille la juriste.

"Au final, ça fait une multiplicité d'interlocuteurs qui ne vont pas nécessairement parler ensemble et qui peuvent, parfois, avoir des visions différentes sur un même dossier et des décisions qui ne vont pas toujours aller dans le même sens."

Frédérique Grégoire

à France 3 Côte d'Azur

Les violences intrafamiliales en hausse de 18,6% dans les Alpes-Maritimes

Le département des Alpes-Maritimes est particulièrement touché par la hausse des violences de ce type. En seulement un an, elles ont augmenté de 18,6%, un chiffre de presque 2% supérieur à la moyenne nationale. Depuis janvier, 442 personnes se sont rendues dans un centre d'informations et d'aide aux victimes. L'an passé, à la même période, elles étaient 330. Des chiffres à prendre avec des pincettes puisque nul ne sait s'il s'agit d'une conséquence de la libération de la parole ou d'une réelle augmentation des cas.

Elodie Gomes est justement cheffe de service juridique et psychologique dans ce centre. "Depuis le confinement, on est passé à des traitements qui demandent moins de temps d'évaluation, plus d'urgence, ce qui pose des difficultés, souligne-t-elle. Ca veut dire que pour mettre en sécurité les victimes de violences conjugales, il nous faut faire du lien sur un temps très très court." 

"Les réponses d'Eric Dupond-Moretti, j'espère, auront vocation à permettre plus de rapidité notamment au niveau des traitements des plaintes."

Elodie Gomes

à France 3 Côte d'Azur

Le cas des enfants est pris très au sérieux. Au centre, un tiers des entretiens psychologiques concernent ces jeunes victimes. L'annonce concerne aussi leurs dossiers. Ces pôles auront un coordonnateur au parquet, un au siège, des magistrats référents et des assistants de justice dédiés. Il n'y aura plus qu'un dossier unique et des audiences spécialisées dans chaque tribunal concerné. 

Ce n'est pas la seule mesure puisqu'en tout, le rapport parlementaire qui a été remis à la chancellerie  lundi en contient 59 avec entre autres des bracelets anti-rapprochement nouvelle génération ou encore des ordonnances de protection d'urgence. 

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